L’Etat mauritanien et le racisme anti-haratine (décembre 2004)

Dans ce texte, nous tenterons d’analyser la représention haratine dans l’échiquier politique

mauritanien. Du fait de l’esclavage,   cette catégorie a toujours était exclue de l’exercice du pouvoir économique, politique etc.

 Il faut attendre le régime de Haïdallah (1980-1984) pour  voir le premier Hartani nommé comme gouverneur de région. A partir du coup d’Etat de Maawiya du 12 décembre 1984, on assiste à la nommination du premier hartini ministre. Aujourd’hui, il y a même un premier ministre haratine. Notons qu’il s’agit d’un hartani qui se réclame du parti Baath et par conséquent considère que les haratine sont des arabes. Or les arabes de Mauritanie, qu’il s’agisse des autorités, de ceux issus de certains  partis politiques ou de la population maure elle-même nient la persistance de pratiques  esclavagistes pour leurrer l’opinion internationale.

Dans le gouvernement actuel, dirigé par un premier ministre haratine, on peut noter que dans son équipe gouvernementale ne figure qu’une seule hartania ministre, en la personne de Madame Salka.

En quoi consiste le cammoufflage politique du régime de Maaawiya ?

Sur un plan symbolique, il y a un signe très fort,  la nommination d’un premier ministre haratine. Or la raison de sa désignation est sa docilité politique à l’égard du pouvoir et de la féodalité maure. De même on sait qu’un premier ministre n’a aucun pouvoir réel, d’une manière général, en Mauritanie. Il va de soi que le nouveau premier ministre, homme sans convictions affirmées, ne puisse avoir une influence sur les décisions du pouvoir entre les mains du président et ses proches.

Pour l’opinion publique interne et externe Cette nommination  pourrait signifier une émancipation des Haratine. Mais c’est mal comprendre l’esprit rusé du maure, son manque de bonne foi. Dans la réalité, cette nommination est un moyen d’endormissement  des haratine et de l’opinion non arvertie.

Hormis son caractére relevant de la politique politicienne, cette nommination ne change rien aux conditions des haratine et à l’équilibre politique en général en Mauritanie. Le tableau qui suit va confirmer nos propos.

Missions et représentations diplomatiques

         – 28 ambassades, aucun hartani même si l’ambassadeur de Mauritanie au Mali, Ould Lekhal est celui de l’Espagne Ould Meïmou ont des gouttes de sang haratine. De toutes façons, ces personnes ne travaillent pas pour la cause haratine.

– 11 représentations et consulats, aucun hartani. On trouve même des ignorants qui représentent la Mauritanie à l ‘extérieur. Le cas le plus criant est celui de l’UNESCO où Mohamed Ould Mohamed Ali a été désigné.

– 53 préfectures, un seul hartani est préfet, il s’agit de celui de Boumdeïd

– 33 chefs d’arrondissement, pas un seul hartani

-12 régions plus le district de Nouakchott, un seul hartani comme gouverneur, Mohamed Ould Boïlil à Atar

– 28 membres du gouvernement, en dehors de l’escobar premier ministre et Salka , pas d’autres haratine

-28 sécrétaires généraux, un seul hartani, Adallahi Ould Ravae qui après une longue traversée du desert, a été repris au ministère de l’orientation et de l’enseignement originel.

Voilà la place des haratine dans le système Beïdhane (SB). Dans ce système dominant, aujourd’hui entre les mains des Samassid, (tribu du président Ould Taya ) qui ont intauré un sous système que nous appelons système Smassid (SS), lui-même né de la conception raciste des maures dans leurs rapports avec les Noirs, en général, et leurs esclaves (haratine) en particulier.

La stratégie consiste à jouer sur la symbolique, sans agir, au fond, sur la réalité socio-politique.

On joue plus sur les appparences que sur la réalité.

La ségrégation à l’embauche est une donnée évidente. Les jeunes haratine ont très peu de débouchés.

Le seul, qu’ils avaient, était celui de l’armée. Depuis trois ans, leur recrutement a été freiné.

Par contre de nombreux retraités maures trouvent des postes décents au sein de l’administration Ce qui leur permet de toucher une pension de retraite et un nouveau salaire. On voit comment le pouvoir permet l’enrichissement des Maures au détriment des autres communautés : Didi Ould Bonama est président d’une commune urbaine, Kathry Ould Jiddou, Sénateur, le colonel Mohamed Sidiya Ould Sidiya, Président de CA SOMAGAZ. Ould Moine Sénateur, le vieux Ould Moukhnass etc.

La liste est très longue, nous ne pourrions pas citer tous les noms… Toutes les grandes sociétés sont entre les mains des Maures. Tous les crédits maritimes, agricoles, toutes les licences de pêche, les lots de terrain dans les zones résidentielles ne sont attribués qu’aux maures.

Il faut retenir que la communauté haratine représente au moins quarante cinq pour cent de la population du pays. Malgré leur nombre, les Haratine restent marginalisés sur le plan politique et économique et demeurent, en grande partie, réduits à l’esclavage.

                                                                                                            M’Bareck Bilal Jâab  Esseïdär