Nous célébrons, en ce 2 décembre 2022, et à l’instar de la communauté internationale, la journée internationale pour l’abolition de l’esclavage.
Dans ce cadre, il faut placer les mesures de lutte contre l’esclavage dans notre pays comme une volonté politique d’enrayer un phénomène injuste et anachronique.
C’est dans cette dynamique que fut aussi créée suivant la loi organique n° 2017-016 du 5 juillet 2017 la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) institution constitutionnelle consultative, indépendante, autonome et organe de conseil, d’observation, d’alerte, de médiation et d’évaluation en matière des droits de l’homme.
Investie de la confiance des autorités, des partenaires nationaux et étrangers, la CNDH prend à bras le corps l’exigence de respect des lois et mesure l’ampleur de la tâche et des défis liés dans une société encore en évolution.
Le débat passionné lui-même ou intéressé est souvent source de tiraillements conceptuels et intellectuels dans le traitement des tares sociales.
La CNDH a, dans ce sens et pour éviter des débats stériles, transformé les discussions parfois byzantines sur la question en ateliers de travail, en actions univoques de terrain dans le cadre de sa mission de protection et de promotion des droits de l’homme. En ce sens, l’esclavage, traditionnel ou moderne, reste, sans doute, la pire des formes de violations des droits de l’homme.
Nous en avons conscience et militions pour changer les choses. Des actions de sensibilisation sont toujours menées à travers nos nombreuses caravanes qui sillonnent tout le pays pour « tourner la page de l’esclavage ». Des sessions de formation sur la loi incriminant l’esclavage et la traite des êtres humains sont organisées ; les lois disséminées. Pour rappeler -même si personne n’est censé ignorer la loi- que les sanctions les plus sévères (crime contre l’humanité) seront appliquées, sans distinction, contre les individus qui perpétueraient encore la pratique de l’esclavage.
Dans ce sillage, nos actions continuent de s’appuyer sur la vulgarisation de notre mécanisme de plaintes et tout particulièrement le numéro vert dédié exclusivement aux signalements de cas d’esclavage ainsi que le mécanisme d’investigations sur les cas d’esclavage signalés que nous avons mis en place avec l’appui technique du bureau du haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme.
Nous nous réjouissons de notre approche qui privilégie la transparence et l’esprit de responsabilité de tous les acteurs.
C’est le lieu de remercier les ambassadeurs, les ONG, les personnalités qui nous accompagnent souvent, malgré leurs nombreuses occupations, sur le terrain de l’action de vulgarisation ainsi que nos partenaires de la société civile notamment les plus engagés depuis toujours dans la lutte contre l’esclavage et tout particulièrement SOS-Esclave.
Les dernières actions du parquet qui s’autosaisit directement, sans plaintes, nous confortent dans cette vision d’une action d’ensemble, seul gage d’un succès du combat que nous menons tous contre les réminiscences de la pratique de l’esclavage dans notre pays. Même si tout un chacun jouait sa partition dans ce combat, ce n’est jamais assez et nous devons, sans relâche, nous mobiliser pour venir à bout de ce fléau qui mine les relations humaines et écorne l’image du pays.
Mobilisons-nous tous : populations, ONG, autorités et continuons avec sérénité notre campagne «Esclavage tourner la page » pour le bien de notre unité nationale et le développement socio-économique de notre pays.
Fait à Nouakchott, le 2 décembre 2022
CNDH