Lettre ouverte au Président de la République Islamique de Mauritanie : Les victimes collatérales de la COVID-19 ou la souffrance des désespérés / Par Cherif Dem

 Monsieur le Président, nous, travailleurs de l’informel et autres contractuels, souffrons. Vos projets  et  programmes  pour  atténuer  les  effets  de  la  pandémie  de  coronavirus  sur  vos concitoyens ne semblent pas nous concerner. Nous avons été oubliés.  J’ai rencontré beaucoup de concitoyens de tous bords qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont appauvris. Ils sont démunis. Et surtout, ils sont désespérés car ne voyant rien venir à l’horizon.

Monsieur le Président, même si vous le savez déjà, je veux vous parler de la situation très précaire de ces  Mauritaniens lambda qui,  depuis que  cette  pandémie planétaire  s’est invitée dans notre pays en mars 2020, a perturbé leurs activités. À cause des mesures de restriction pour la prévention et la lutte contre la COVID-19, les activités de milliers de concitoyens ont cessé.  Et  à  tout  cela  s’ajoute  les  conséquences  des  inondations.  Beaucoup  de  Mauritaniens (pères, mères  et  soutiens de familles) ont été mis au chômage à cause de cette pandémie. Le secteur informel est étouffé, voir anéanti.

Ces travailleurs,  qui  survivaient,  se  retrouvent  aujourd’hui  sans  revenus.  Beaucoup  d’entre eux font face aux problèmes de paiements de loyers. Des familles entières se sont retrouvées sans abri, faute de moyens de s’acquitter du prix de leurs locations. D’autres s’entassent dans des  locaux  inadéquats,  avec  une  promiscuité  inouïe,    loin  des  mesures  de  prévention qu’impose la lutte contre la pandémie.

Monsieur le Président, Ces concitoyens ne mangent plus à leur faim. Leurs enfants, malgré la reprise de l’école, ne peuvent aller  étudier. Les  factures  d’eau et  d’électricité pleuvent  et  la flambée  des  prix des denrées de première nécessité ne facilite pas les choses. Pire, la SOMELEC et la SNDE, sans aucune considération pour le contexte, présentent aux pauvres abonnés des cumuls de factures qui, pensons-nous, devraient être à la charge de l’État, comme cela semblait avoir été promis.

Monsieur le Président, Par  la  grâce  d’Allah  (SWT),  la  situation  de  ces  concitoyens  mérite  une  solution  rapide et adéquate. Et je pense qu’elle relève de votre responsabilité.

Cherif  DEM