Visite de Ghazwani à l’Est de la Mauritanie : le sérail politique de Nouakchott empêché de déplacement

Visite de Ghazwani à l’Est de la Mauritanie : le sérail politique de Nouakchott empêché de déplacement Fait inédit, les armées de troubadours si prompts à se déporter durant les visites présidentielles ont été clouées à Nouakchott, durant la visite d’inspection que le président Mohamed Cheikh Ghazwani vient d’effectuer au Hodh Charghi pour soutenir les populations de Bassiknou, Amourj et Adel Bagrou sinistrées par les eaux de pluie.

Tournée sobre avec un comité d’accueil réduit à sa plus simple expression. La visite que le président Mohamed Cheikh Ghazwani vient d’effectuer du 10 au 11 septembre 2020 au Hodh Charghi tranche avec celles de ses prédécesseurs qui étaient accueillis à chacun de leurs sorties par des kyrielles de troubadours.

Les longues files qui venaient serrer la main du président à sa descente d’avion, ont disparu de la scène. En effet, les visites présidentielles, notamment depuis Ould Taya étaient marquées par des rushs incroyables de cadres, personnel administratif, hommes d’affaires et clans tribalo-affairistes, qui se déportaient sur les lieux de la visite, laissant vides les administrations et les entreprises.

Et cela grevait lourdement le budget de l’Etat, bloquait le fonctionnement régulier de l’administration et provoquait un manque à gagner énorme à l’économie nationale Ce phénomène avait également son coût pesant sur les économies locales, avec ses gros abattages d’animaux et ses gâchis incalculables sur le budget du pays et les maigres budgets familiaux.

Ces visites présidentielles étaient surtout l’occasion pour les barons locaux de se faire une rude concurrence, à qui organiserait le plus magnifique accueil à son Excellence lors de ses haltes dans les hameaux situés sur son parcours.

Les populations, objets prétendus de la visite, ne faisaient qu’entrevoir de loin le président, empêchées de le voir qu’ils sont par une masse drue venue de Nouakchott et qui ne veut pas que le Président entende leurs doléances. Une fois n’est pas coutume !

Cette visite au Hodh Charghi du président Mohamed Cheikh Ghazwani diffère ainsi de toute celle qui l’a précédé, rompant avec une longue tradition de fumisterie politique qui a toujours réduit à néant les réels objectifs, qui sont pour le premier responsable de la République d’écouter à la source les doléances des populations et leurs problèmes.

Même les sempiternelles réunions des cadres, Ould Ghazwani a failli ne pas s’y soumettre. Et c’est à la dernière minute qu’il a choisi de rencontrer les cadres locaux et leurs élus pour leur exposer les lignes directrice à prendre pour soutenir les populations et alléger leurs souffrances avant d’écouter leurs interventions.

Petit à petit, le président Mohamed Cheikh Ghazwani tente ainsi de redorer le blason d’un Etat resté depuis longtemps le prototype d’une République bananière comme on en rencontre partout dans le Continent.

Ainsi, jour après jour, les signes rédempteurs d’un Etat de droit se dessine avec la restauration progressive de ses institutions et l’ancrage des vraies valeurs de la citoyenneté.

Cheikh Aïdara

Source : L’Authentique (Mauritanie)