L’ancien président face à la presse : la principale question est restée sans réponse

L’ancien président face à la presse : la principale question est restée sans réponseL’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz, lors de sa conférence de presse jeudi soir, a refusé de révéler l’origine de sa fortune, une question qui est revenue plusieurs fois et qui est restée sans réponse.

Devant l’insistance des journalistes qui reposaient à chaque fois la même question, l’ancien président s’est limité à dire qu’il avait déclaré son patrimoine à la cour suprême.

Différents messages

L’ancien président s’est d’abord excusé, au début de sa conférence de presse pour les quelques minutes de retard, rappelant celui, beaucoup plus important (plus de 4h), en décembre 2019 espérant que sa prochaine conférence de presse se tienne à l’heure prévue.

Mohamed O. Abdel Aziz a fixé pour sa conférence de presse 5 axes principaux qui semblent constituer le sens de ses messages qu’il a voulu faire passer.

D’abord la question de « la référence du parti » née au sein de l’UPR à la fin de l’année dernière et qui a constitué, selon lui, la cause directe de tout ce qui se passe actuellement sur la scène politique depuis quelques mois, puis la commission d’enquête parlementaire, constituée « pour régler des comptes politiques » avec lui.

Le troisième axe a été consacré lui « aux rumeurs et à la diabolisation » qui l’ont visé récemment, ajoutant que la diffusion de vidéos de magasins appartenant à ses proches était « un comportement illégal » et que le programme de l’état se limite à « la diabolisation de l’ancien président ».

Ould Abdel Aziz a évoqué certains détails de sa détention de 6 jours par la police chargée des crimes économiques et financiers, qui lui aurait posé 40 questions auxquelles il a refusé de répondre.

La gabegie

Le quatrième thème évoqué par l’ancien président, celui de la gabegie, a été axé sur trois grandes institutions qui seraient, selon lui, l’institution militaire, la présidence de la république et l’assemblée nationale.

Il a affirmé que la première année du pouvoir du président Mohamed O. Cheikh Ghazouani a été marquée par ce qu’il a appelé « les scandales de corruption ».

Il s’est interrogé sur la destination prise par les biens de l’armée pendant des dizaines d’années ajoutant que personne n’a évoqué la gabegie qui a précédé la décennie ni celle intervenue pendant la première année qui a suivi la décennie.

L’ancien président a demandé l’ouverture d’une enquête à propos de la gabegie au cours de la dernière année, puis ouvrir les dossiers de la dernière décennie et celles qui l’ont précédées, affirmant que les auteurs de la gabegie sont revenus au pouvoir et que ce sont eux qui dirigent le pays.

Evoquant les accusations portées sur la gestion de l’année qui s’achève du pouvoir de son successeur, ould Abdel Aziz a dit que le budget de la présidence a connu une augmentation de 88% et le parlement 30%, tandis que les députés se sont arrogés une augmentation de leurs salaires qui a été de 250.000 anciennes ouguiyas, « une corruption tacite pour le travail de la commission d’enquête parlementaire ».

La politique

Le cinquième et dernier thème évoqué a été celui de la politique notamment la question du parti unioniste démocratique et social, un parti gelé par le ministère de l’intérieur et de la décentralisation, « pour avoir accueilli certains de mes proches ».

Evoquant ses relations avec cette formation politique, Mohamed O. Abdel Aziz s’est contredit pour avoir dit, au début de sa conférence de presse, qu’il soutenait ce parti, avant de dire plus tard qu’il n’ y avait pas adhéré mais qu’il pourrait le faire dans l’avenir.

Il est ensuite revenu, répondant à une autre question relative à son projet politique, pour dire qu’il pourrait s’adonner à la politique avec une seule personne et même seul, devant son ordinateur.

Il a ensuite ajouté qu’il souhaitait, que le parti unioniste, une fois autorisé à reprendre ses activités, soit différent de l’UPR, ce parti qu’il a créé depuis plus de dix ans.

L’ancien président a refusé de répondre sur les projections et les contours de son projet politique et a ignoré la question relative à sa position politique, quand bien même il se considère de l’opposition.

Evoquant la situation politique, l’ancien président a déclaré que l’opposition en son temps était féroce et que lui aussi l’a été avec elle, critiquant la méthode de son successeur dont la politique consiste, selon lui à satisfaire tout le monde.

Mohamed O. Abdel Aziz a formellement démenti les rumeurs à propos d’une tentative de coup d’état l’année dernière.

Ould Abdel Aziz a enfin réaffirmé qu’il n’était pas intéressé par le pouvoir : « la présidence je n’en veux pas, je ne veux pas de la présidence… ».

Source : Sahara Médias (Mauritanie)