La société civile se doit de soutenir l’action du Gouvernement mais elle se doit assurer le Contrôle Citoyen de l’Action Publique

La société civile se doit de soutenir l'action du Gouvernement mais elle se doit assurer le Contrôle Citoyen de l'Action PubliqueLes engagements pris par le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, « Taahoudati » la série d’inaugurations et d’actions entreprises au cours des derniers mois ainsi que la présentation par le premier ministre du bilan et des perspectives de la mise en œuvre de la déclaration de politique générale, nous amène à la réflexion suivante en ce qui concerne le volet agricole.

La réussite de ce programme nécessite un effort soutenu et permanent de toute la population, la conduite par une nouvelle élite inclusive et l’amélioration des conditions de vie des populations se doit d’être endogène afin d’être utile et de fournir le plus grand résultat.

Le programme national de réhabilitation de 5726 hectares et de construction de 75 barrages est ambitieux, réaliste et réalisable. Nous devons tous le soutenir car il vise à améliorer la résilience agricole de plus de 24.000 familles dans 10 Wilayas du pays en vue d’augmentation de la surface cultivable et donc de la production et de la productivité agricole.

En tant que citoyens et membres de la société civile, nous nous devrons de l’accompagner et d’œuvrer à sa réussite. L’approche de soutenir ce secteur primaire est judicieuse et intelligente car c’est l’un des secteurs piliers du développement.

De plus, ce programme découle d’une vision qui nous avait manqué par le passé mais surtout d’une réelle volonté politique car issue des engagements pris par le Président de la République. Sa mise en œuvre par le Gouvernement se doit d’être la plus efficace et efficiente possibles afin de répondre aux aspirations des populations rurales qui avaient vu défiler, par le passé, tellement de missions et entendus tellement de promesses qu’elles commencent à désespérer de ne rencontrer que des personnes dont les actes ne suivent pas leurs paroles. Et leur langage se perd dans les vacarmes des véhicules de mission sitôt qu’elles quittent les villages.

La mise en œuvre se doit donc d’être accompagnée par des missions de contrôle, de suivi et de supervision effectuées par des départements autres que celui du Développement rural afin de garantir toute la transparence dans les rapports et comptes rendus de mission. Cela permettra de s’assurer que les engagements pris et moyens mis à la disposition ont été utilisés uniquement aux services de la qualité des ouvrages et la satisfaction des besoins des populations les plus vulnérables.

Nous proposons également, pour la réussite de ce programme et de tous les autres, que la société civile et les autorités locales les accompagnent afin de s’assurer de la mise en place de structures de gestion locales, qui seront en charge de la maintenance et de l’entretien des ouvrages agricoles. Un renforcement de compétences est dans ce cas nécessaire.

La société civile peut également bénéficier de fonds additionnels pour assurer le Contrôle Citoyen de l’Action Publique.

Le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et des Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC) peut contribuer techniquement et financièrement à former la société civile à se spécialiser.

Cela lui permettra de recruter de jeunes cadres diplômés mauritaniens, de les former et de les préparer ainsi dans un proche avenir à rivaliser à tous les experts chevronnés et expérimentés qu’ils ne peuvent concurrencer actuellement sur le marché du travail faute d’opportunités de travail et d’encadrement.

La société civile pourra ainsi contribuer, à travers cette opportunité d’encadrement, à la formation et à l’insertion professionnelle de la jeunesse mauritanienne.

Ahmed Vall Boumouzouna

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