Ahmed Ould Sidi-Baba : « Je pense que le pays, entre les mains du nouveau président, est sur la bonne voie »

Ahmed Ould Sidi-Baba :  Ahmed Ould Sidi Baba est un homme qu’on ne présente plus. Premier lauréat mauritanien de la prestigieuse université de la Sorbonne, il fut de 1966 à 1978, successivement directeur général de l’enseignement, directeur de l’ENA, ministre de la Culture et de l’Information, ministre de la Construction, ministre d’Etat aux Ressources Humaines et à la Promotion Sociale et ministre de l’Education nationale.

De 1986 à 1984, il fut maire de la ville d’Atar et président fondateur de l’Association des maires de Mauritanie. De 1998 à 2000, il occupa le poste de ministre conseiller à la Présidence de la République.

En 1991, il crée le premier parti politique mauritanien de l’ère démocratique, le Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité (RDU) qui a été dissous il y a quelques mois pour n’avoir pas obtenu plus de 1% des voix lors des deux dernières consultations électorales.

Il a accepté de répondre aux questions du Calame dans une interview exclusive où il évoque sans détours la situation politique, les revers de l’opposition lors de la dernière présidentielle et les défis qui attendent le nouveau président.

Le Calame : Votre parti militait activement au sein de l’opposition démocratique avant de prendre du recul. Pourtant vous avez décidé de soutenir la candidature de Ghazouani. Une démarche que beaucoup n’ont pas comprise. Pouvez-vous nous expliquer ce cheminement ?

Ahmed Ould Sidi-Baba : Votre question contient une interrogation implicite à laquelle je souhaiterais répondre : Tout d’abord, pourquoi ai-je pris du recul par rapport à l’opposition ? Comme vous le savez, c’est à la suite du coup d’Etat qui a porté au pouvoir le régime du président Aziz, qu’un certain nombre de partis politiques ont créé le Front National pour la Défense de la Démocratie (F.N.D.D).

Nous avions convenu qu’il s’agissait d’une opposition démocratique, dont l’objectif était la mise en échec du coup de force et l’instauration de la démocratie, non le déclenchement d’une révolution sanglante mettant en danger la paix civile et, à Dieu ne plaise, l’existence même du pays. Au fil du temps, et pour des raisons que chacun sait, cette mise en échec s’est avérée irréalisable.

Par la suite, se sont élevées des voix parmi nous prônant le dialogue avec le pouvoir établi, ce à quoi j’étais personnellement opposé, convaincu qu’un dialogue avec un pouvoir dictatorial ne pouvait déboucher que sur la légitimation de ce pouvoir et le délitement de l’opposition.

J’ai, pendant plusieurs années, invité mes compagnons à envisager une toute autre démarche que le dialogue, les meetings et les marches qui n’aboutissent, en fin de compte, qu’à créditer le pouvoir d’une « tolérance démocratique » qui était loin d’être la sienne et, en même temps, faute de résultats, à lasser les militants et à décrédibiliser l’opposition aux yeux de l’opinion nationale et internationale.

Et puisque nous étions convenus que, dans l’intérêt supérieur du pays, l’action violente était hors de propos, la seule stratégie valable se résumait, à mon sens, en trois points :

Constitution d’un mouvement politique regroupant tous les partis de l’opposition sous la direction d’un bureau et d’un président uniques.

Doter cette mouvance d’un programme politique consensuel qui serait la synthèse des programmes des différents partis.

Convenir que la Constitution de 1991, même si elle a, dans le principe, ouvert la voie au multipartisme, n’a pas, en fin de compte, instauré la démocratie pluraliste ; pour cette raison, rédiger et proposer un projet nouveau qui serait une modification substantielle de la Constitution de 1991.

Dès le départ, cette stratégie a reçu l’assentiment général de principe, mais n’a jamais été traduite dans les faits, car les commissions chargées d’élaborer le programme politique commun, maintes fois renouvelées et mandatées à cet effet, n’ont jamais tenu de réunion à ma connaissance.

Quant à celle en charge de la Constitution, et que j’avais moi-même été chargé de présider, son rapport final a été soumis, dans les deux langues il y a de cela plus de cinq ans à tous les membres du F.N.D.D, sans jamais avoir été l’objet de réaction de la plupart des partis, ni, encore moins, l’occasion d’un débat critique au sein de l’instance commune.

Par la suite le F.N.D.D, devenu le F.N.D.U (Front National pour la Démocratie et l’Unité) s’est élargi à différentes mouvances dont, en ce qui me concerne, je ne partageais ni les prémisses de leurs position ni le discours populiste qui était le leur.

Toutes ces raisons m’ont amené (et je m’en suis ouvert à tous les collègues qui m’ont contacté à ce sujet) à « prendre du recul », comme vous dites en cessant de participer aux réunions de l’instance dirigeante de l’opposition, sans pour autant, ni renier mon opposition au régime qu’ensemble nous dénoncions, ni annoncer publiquement mon désaccord avec le F.N.D.U, aux réunions et aux manifestations duquel notre Parti a été, à chaque fois, représenté.

Venons-en, maintenant, à mon soutien à la candidature de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce soutien était fondé sur les deux constats et sur la conviction suivants :

Je ne voyais pas, au sein de l’opposition, telle que je viens d’en parler, ni d’ailleurs, au sein de la classe politique non inféodée au régime du président Aziz, une personnalité civile capable de venir à bout de la coalition monolithique agglomérée autour du pouvoir en place et assujettie à ce pouvoir et à ses choix par les procédés et moyens que chacun connait.

Du reste, l’expérience des coups d’Etats à répétition et notamment celui qui a mis fin au régime du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi (beaucoup d’entre nous, moi-même y compris, ont été convaincus à ce moment-là que l’ère des putschs était à jamais révolue), a montré combien était aléatoire la sortie, sans transition, d’un pouvoir issu d’un coup d’Etat, vers un pouvoir civil.

Pour ces raisons, l’intérêt général du pays commandait, selon moi, de rechercher une candidature réunissant à la fois les caractéristiques requises pour mettre fin, une fois pour toutes, aux régimes issus des coups de forces, assurer la sécurité face au terrorisme ambiant, garantir la paix civile et l’ordre public au terme d’une alternance au pouvoir ordonnée et pacifique.

Ceux qui me connaissent le savent, j’ai toujours professé que toute politique digne de ce nom doit être fondée sur la civilisation et donc tirer son inspiration des valeurs morales, spirituelles et culturelles de cette civilisation.

Partant de l’adage arabe, qui pourrait se traduire littéralement par « celui qui ne possède pas la chose ne peut pas la donner », j’ai considéré que le futur candidat devrait être abreuvé aux sources de notre prestigieuse civilisation islamique et incarner lui-même les valeurs qui en découlent. Et tel fut le cas, rappelons-nous, de l’inoubliable artisan de notre souveraineté nationale, le président Moctar Ould Daddah, rahimehoullah.

Les conditions et la caractéristique que je viens d’évoquer se trouvaient, pour moi, réunies dans la personne de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, chose dont je m’étais d’ailleurs ouvert à différentes personnes dont certains dirigeants de l’opposition, alors qu’il était encore fortement question d’un troisième mandat de l’ancien président et que rien ne laissait prévoir que l’actuel président se porterait candidat.

Pourquoi, selon vous, l’opposition n’a pas pu s’entendre sur un seul candidat ?

Une partie de la réponse à cette question se trouve dans ce que je viens de dire : l’absence d’une direction et d’un programme uniques, ce qui était possible au départ, mais que l’opposition a été incapable de réaliser.

Puis, par la suite, faisant feu de tout bois et intégrant en son sein tout ceux qui, pour une raison ou une autre, faisaient profession de s’opposer, elle s’est trouvée engluée dans un spectre de visions divergentes, de motivations communautaristes à caractère populiste, de tactiques et stratégies inavouées, incompatibles avec le choix d’un candidat unique.

Et comme je l’ai dit à deux dirigeants du FNDU venus me demander de signer l’annonce d’une déclaration de candidature unique, déclaration supposée avoir un « effet de bombe » capable de frapper l’opinion et de redorer le blason terni de l’opposition : une telle déclaration, par avance vouée à l’échec, n’aura d’autre résultat que l’éclatement du FNDU (déjà amputé de l’un de ses membres fondateurs) et un surcroit de discrédit pour l’opposition en général.

Comment peut-on expliquer le faible score des partis de l’opposition traditionnelle lors de la dernière présidentielle ?

– L’explication est la même que pour les élections municipales et législatives qui avaient précédé l’élection présidentielle, à savoir : la mainmise du Pouvoir sur l’électorat et je n’ai pas besoin de rappeler par quels moyens ; la lassitude démobilisatrice des militants et parfois aussi le désenchantement des cadres ; l’éparpillement des forces d’opposition et la faiblesse des moyens matériels et, par conséquent, l’impossibilité d’être présent dans la majorité des bureaux de vote, particulièrement à l’intérieur du pays.

Le discours et le vote identitaires lors de la dernière présidentielle ne constituent-ils pas un danger pour la démocratie mauritanienne ?

Le premier et le plus grand danger pour la démocratie, c’est l’étatisme outrancier, le culte de l’Etat comme fin en soi.

Depuis des décennies, les pouvoirs publics, faute justement de culture démocratique au sommet, ont développé le culte de l’Etat, confondant d’ailleurs dans les esprits la notion de l’Etat avec celle de la Nation.

Or, il faut avoir l’humilité de le reconnaître, les habitants de ce pays, avant l’indépendance, ne formaient pas une Nation, au sens moderne et convenu du terme, mais un ensemble d’ethnies et de tribus dépourvues de tout référentiel commun, central et fédérateur et souvent en conflit les unes avec les autres.

Dans son apparente simplicité, l’appel du président Moctar Ould Daddah, rahimahoullah, à l’aube de l’indépendance, résumait bien cet état des choses quand il dit, et je le cite ; « faisons, ensemble, la patrie mauritanienne » et il convient ici de souligner les mots « ensemble » et « patrie ».

Or, depuis des décennies, l’Etat (cet « enfant monstrueux de la force et du droit » comme le qualifie un grand penseur français), devenant de plus en plus autocratique au fil des coups d’Etat, s’est exclusivement limité, avec plus ou moins de bonheur du reste, à ses fonctions pratiques (administratives, économiques, diplomatiques, sociales, culturelles,…), oublieux ou inconscient qu’il était de la nécessité, par la liberté, la justice et la démocratie, d’éveiller l’individu mauritanien aux valeurs patriotiques de la citoyenneté, pour en faire un « citoyen » et faire de nos ethnies et de nos tribus, une « Nation ».

Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, nous voyons prospérer et se fortifier l’ethnocentrisme, le communautarisme, l’extrémisme prétendument religieux, le tribalisme, le clanisme, et parfois même, et chez les meilleurs esprits, le réveil de notions révolues depuis la fin de « Char Bebbe », d’appartenance à la classe des guerriers ou à celle des marabouts.

Et, faute d’un sursaut avisé des nouvelles autorités et d’une prise de conscience salvatrice de la classe politique, cet état des choses ne peut aller qu’en empirant.

Selon vous, quelles devraient être les priorités du nouveau Président ? En un mot, par où devrait-il commencer ?

Vous savez, loin de moi l’idée de prétendre dicter au Président la manière dont il doit assumer la charge que le peuple lui a confiée.

Tel que je l’ai pressenti et tel que j’ai observé son action au cours des mois écoulés, je pense que le pays, entre ses mains, est sur la bonne voie. Et, ici, je me fonde en particulier sur les observations suivantes :

Tout laisse à penser que le climat de tension politique, de clientélisme et de flagornerie est désormais révolu, laissant place à la sûreté que chacun a aujourd’hui de sa sécurité sur tous les plans.

Le gouvernement du Premier Ministre, composé essentiellement de personnalité de haute technicité, a été mis en situation de pleine responsabilité, avec obligation vérifié de résultat, relativement au programme électoral du mandat présidentiel, ce qui laisse au Chef de l’Etat la nécessaire liberté d’esprit pour mener son action dans les domaines qui lui sont réservés, le domaine politique, la sécurité et la diplomatie.

Par où devrait-il commencer, me demandez-vous.

Je pense, comme je l’ai évoqué dans mes réponses aux questions précédentes, qu’il y a urgence à réformer la scène politique.

Pour cela, et pour les raisons que j’ai déjà développées, il me parait nécessaire de :

Renoncer à la notion de « Parti de l’Etat » ou « Parti du Président » et de lui substituer celle d’une « majorité parlementaire » organisée et conduite sous l’autorité du Premier Ministre. Encourager l’émergence d’une opposition constructive, débarrassée de ce populisme dangereux, prétendument attaché à l’éradication des séquelles de l’esclavage et du communautarisme ethnocentriste diviseur et susceptible, à terme, de mettre en péril la paix civile et la construction de la Nation.

Au plan de la diplomatie, l’urgence et la pierre angulaire de notre action devraient être de redonner vie à l’Union du Maghreb Arabe (UMA), ce qui passe nécessairement par une solution urgente et définitive au problème du Sahara Occidental ; mais aussi de revenir à une position de membre à part entière de la CEDEAO, afin de constituer, via la Mauritanie, un espace privilégié d’échanges euro-maghrebo-sahélien de tous ordres, sachant que le détroit de Gibraltar est inéluctablement voué à devenir, et il en est déjà question, un passage à sec entre l’Europe et l’Afrique.

On vous connait très peu tendre avec l’ancien président Ould Abdel Aziz. Que lui reprochez-vous ?

Je n’ai absolument aucun grief personnel contre Mohamed Ould Abdel Aziz auquel me lient d’ailleurs des liens de proximité géographique et familiale par la mère de ses enfants dont le père, comme la mère, comptent parmi mes parents les plus proches.

Quant à mes griefs contre le chef d’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, il me parait déplacé et hors de propos d’en faire aujourd’hui état, maintenant qu’il a quitté le pouvoir.

Vous avez travaillé sous les ordres de Moctar Ould Daddah, puis avec Maaouya. Sidi est votre ami. Vous vous êtes opposé à Aziz et avez soutenu Ghazouani. Si vous aviez à présenter chacun de ces hommes, par quoi le définiriez-vous ?

Pour moi, comme d’ailleurs pour tous ceux qui l’ont connu (chefs d’Etat, hommes politiques ou journalistes), Moctar était un modèle de toutes les vertus. Il était, à mes yeux, l’incarnation physique des valeurs morales et spirituelles qui caractérisent notre civilisation.

Pour l’édification de ceux qui le croyaient adepte du monolithisme, je profite de votre question pour livrer à leur attention, et in extenso, la citation suivante que chacun peut lire à la page 329 de la version française de ses mémoires : « Mais, au fonds de moi-même, je considérais que le Parti unique, vital pour le pays au stade de son évolution d’alors, devait céder la place au multipartisme, dès que le degré de consolidation de l’unité nationale le permettrait.

Une telle perspective était tellement présente dans mon esprit, que j’ai fini par en parler, le 8 Juillet 1978 précisément, avec mon plus ancien coéquipier, Ahmed Ould Mohamed Saleh. Nous avions alors convenu d’en discuter profondément par la suite. Mais là aussi, l’Homme propose et Dieu dispose ». Et je rappelle que le 8 Juillet 1978, c’était deux jours avant le coup d’Etat qui a mis fin au régime de Moctar.

Concernant Maaouya, ce fut un chef d’Etat d’un nationalisme pointilleux et désintéressé matériellement, jaloux de la souveraineté de son pays, soucieux de préserver son identité et, contrairement à ce que beaucoup pensent, très éloigné de tout racisme, mais, en même temps, habité par une culture militaire particulièrement prégnante.

Quant à mon ami Sidi Ould Cheikh Abdallahi, très proche par sa tradition et sa culture familiales du Président Moctar, il fut, auprès de celui-ci, à très bonne école et si les circonstances l’avaient permis, il aurait pu réaliser pour le pays des progrès essentiels dans tous les domaines, et notamment dans les domaines politique et économique.

Là aussi, je rappellerais à ceux qui l’auraient oublié, ou ne le savaient pas, que des investissements privés (je dis bien privés) de l’ordre de 9 Milliards de Dollars venant de tous les continents étaient annoncés, investissements dont personne n’a plus jamais entendu parler consécutivement au coup d’Etat du 03 août 2008.

Pour ce qui est du président Aziz, je ne dirai pas plus que ce que j’ai déjà dit en réponse à votre précédente question.

En ce qui concerne le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, souhaitons que Dieu lui prête force et santé afin qu’il puisse, dans la paix et la sécurité, réaliser pour le pays ce qu’il a annoncé dans son discours de candidature, puis dans son programme électoral.

Vous venez de publier une tribune intitulée « Et maintenant ? » pour « participer au nécessaire débat qui (…) devrait inaugurer pour le pays une nouvelle ère de paix et de sécurité véritables ». Pourquoi maintenant ?

Simplement parce qu’avec l’élection du nouveau Président et les engagements par lesquels il s’est lié, dans ses discours et son programme électoral, des perspectives nouvelles s’offrent au pays.

Ces perspectives, il s’agit de les exploiter sans tarder et d’engager « maintenant » le débat nécessaire à leur traduction en réalité vécue.

Vous évoquez dans cette tribune la nécessité d’amender la Constitution pour que, entre autres, le Chef de l’Etat soit « l’arbitre et le recours ultime », les séquelles de l’esclavage et les problématiques ethniques. Pensez-vous que le nouveau pouvoir soit capable de relever ces défis ?

Souvenez-vous, dans la tribune dont vous parlez, j’ai interpellé la scène politique dans son ensemble (pouvoirs publics, partis politiques, société civile,…etc.), car c’est par la synergie de tous les efforts que ces défis seront relevés.

Bien évidemment, l’initiative ne peut venir que du Pouvoir, car c’est à lui de mobiliser, d’impulser et d’encadrer en vue de rendre possible une telle synergie des efforts.

Ce rôle, je crois le pouvoir actuel capable et, je l’espère, disposé à le jouer.

Vous avez été ministre de l’information. Si vous aviez à juger l’état de la presse en Mauritanie actuellement, que pourriez-vous en dire ?

Je dirais qu’elle est à l’image de la scène politique telle que nous la vivons aujourd’hui car, comme le dit là aussi un adage arabe « les sujets sont à l’image du Prince », et à scène politique de niveau bas, presse nationale de bas niveau ; nous n’avons, en Mauritanie, que la presse que nous méritons.

Ceci est d’autant plus regrettable que d’énormes potentialités existent ; intelligence, culture, qualité de l’expression écrite comme orale en Arabe comme en Français.

Nous aurons la presse que mérite et postule notre tradition civilisationnelle et culturelle et que commande la coexistence dans le monde où nous vivons, seulement lorsque, à l’instar de la plupart des pays de notre environnement, nous aurons établi un pouvoir véritablement démocratique et généré des acteurs de la vie politique capables de porter à ce pouvoir une contradiction déterminée mais constructive ou un soutien motivé en conscience et désintéressé. Restera alors à séparer le bon grain de l’ivraie en cessant de distribuer, inconsidérément, les cartes et licences de presse.

Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh

Source : Le Calame (Mauritanie)