Le 8 décembre 2018 – CRIDEM
France24 – Le petit village de pêcheurs de N’Diago, situé à la frontière sénégalo-mauritanienne, est gravement menacé par la montée des eaux. Fin novembre, de hautes et puissantes vagues se sont abattues sur les maisons et les commerces côtiers, laissant environ 45 familles à la rue, selon notre Observateur. Cet habitant du village a filmé les dégâts et espère mobiliser le pays autour d’une collecte de fonds pour les reloger.
N’diago est situé près de l’embouchure du fleuve Sénégal, face à l’océan Atlantique, et ses habitants craignent que le village ne disparaisse bientôt. Le niveau de la mer monte, en raison du changement climatique : l’érosion ronge la plage un peu plus chaque année, si bien que la mer lèche désormais les premières maisons sur le littoral.
À partir du 16 novembre et pendant une quinzaine de jours selon notre Observateur, des houles se sont abattues sur les habitations. La mer s’est répandue dans les ruelles, jusqu’à atteindre le cimetière situé au centre de la commune.
« On a compté une quinzaine de bâtiments résidentiels détruits, ce qui a mis environ 45 familles à la rue »
Notre Observateur Abdel Karim Mademba habite ce village et a filmé les dégâts les 24 et 25 novembre, après une marée particulièrement dévastatrice.
« Beaucoup d’habitations, mais aussi de commerces, d’ateliers et de lieux de transformation des produits aquatiques ont été ravagés par les vagues. On a compté une quinzaine de bâtiments résidentiels détruits, ce qui a mis environ 45 familles à la rue. L’activité économique du village est à l’arrêt, malgré une relative amélioration des conditions météorologiques.
Nos grands-pères et nos grands-mères qui habitent aujourd’hui sur le front de mer nous racontent que, quand ils étaient enfants, ils habitaient à plusieurs centaines de mètres du rivage. Pour combattre l’érosion, nous avons deux choix : construire une digue ou fuir vers les terres.
En ce moment je suis à Nouakchott, la capitale, pour essayer de récolter des fonds pour les personnes sans logement. Aucune infrastructure n’a été mise en place pour nous protéger des attaques de la mer et de la montée des eaux. Nous essayons donc de motiver les villageois à déménager dans un terrain situé à 800 mètres à l’est du village. Mais, bien sûr, très peu l’ont fait par faute de moyens. »
Ce phénomène d’érosion, provoqué par le changement climatique, concerne l’ensemble de cette région côtière. À environ 15 kilomètres de N’Diago se trouve la ville de Saint-Louis, au Sénégal, où l’océan grignote chaque année trois à six mètres de la Langue de barbarie. En novembre, une forte houle avait également provoqué des inondations à Saint-Louis.
En septembre 2018, nos Observateurs ont mis ce phénomène en lumière dans un numéro de notre émission Ligne directe consacré à la ville de Saint-Louis.