Presque une centaine de partis politiques ont battu campagne en vue de ces scrutins. À Nouakchott, des tentes blanches avec les portraits des candidats s’alignent le long des avenues. Des haut-parleurs diffusent de la musique du matin jusque tard dans la nuit. Certains citoyens se plaignent d’ailleurs de cette campagne trop festive.
« Il y a seulement de la musique, il n’y a pas de gens pour expliquer les programmes et c’est difficile par rapport à ce qui devait se faire pendant une campagne », déclare Hachim Haidara, âgé d’une soixantaine d’années.
La majorité changera-t-elle à l’assemblée nationale ?
C’est l’un des principaux enjeux de ces élections. L’UPR, parti au pouvoir et soutien du président Mohamed Ould Abdel Aziz, a quelques jours avant le début de cette campagne, enregistré plus d’un million d’adhérents. Ces adhésions massives vont-elles être transformées en votes effectifs en sa faveur ? Diallo Mamadou Bathia, actuel ministre de la Défense, président de la commission chargée de la restructuration de l’UPR, estime « qu’il y a des adhérents qui, pour des raisons diverses, ne sont pas là le jour des élections, mais aussi d’autres qui ne sont pas adhérents mais votent pour le projet. » Il espère que son parti aura la majorité.
Les islamistes « modérés »
Le parti Tawassoul est actuellement la première force politique de l’opposition. Il veut avoir la majorité à l’issue de ces élections. « Le parti Tawassoul participe aux élections pour les gagner, pour être le premier parti du pays », déclare Ahmed Ould Wedia, un des dirigeants de ce parti, très optimiste.
Les chances de l’UPR
Le président Ould Abdel Aziz a pesé de tout son poids dans la campagne. Son parti, l’UPR, est le seul qui présente des candidats dans les plus de 200 communes que compte la Mauritanie. Les islamistes suivent, de loin, avec une présence dans 160 communes. Les 15 jours de campagne ont eu lieu sans un des candidats du parti Sawab aux législatives. Le leader abolitionniste, Biram Dah Abeid qui est en prison depuis plus de vingt jours suite à une plainte pour diffamation.
Khalilou Diagana
Source : Deutsche Welle (Allemagne)