Le 5 Août 2009, l’ex-général Mohamed Ould Abdel Aziz (qui a démissionné le 12 Avril, autant de l’armée que du Haut Conseil d’État, organe de la junte putschiste du 6 Août 2008) inaugure le mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois, que les électeurs lui ont accordé dès le premier tour d’un scrutin, certes pluraliste, mais pratiquement incontrôlé.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante, énième version d’une C.E.N.I. mise en place quelques semaines avant, a en effet démissionné le soir du 18 Juillet : Ce mandat présidentiel est régi par la Constitution du 20 Juillet 1991, précisée par une révision référendaire le 25 Juin 2006, qui rétablit le serment de l’élu à sa prise de fonction et limite à une fois sa réélection éventuelle (1) et sans que le referendum du 5 Août 2017 ait ajouté à ces dispositions.(2)
La vie politique mauritanienne se résume aujourd’hui à la question de savoir si un troisième mandat présidentiel sera ou non brigué par le président sortant (3).
Si oui, ce sera au prix d’un parjure (Je jure par Allah l’Unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives aux conditions de la durée et du renouvellement du mandat du Président de la République, prévues aux articles 26 et 28 de la présente Constitution) et d’une révision parlementaire de la Constitution par l’Assemblée nationale, à élire le 1er Septembre prochain.
Celle-ci sera souveraine en la matière puisque le Sénat, institué en 1991, a été supprimé par le referendum du 5 Août 2017. Si, selon la trouvaille de Wladimir Poutine, Mohamed Ould Abdel Aziz se trouve un Medvedev, en la personne du général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed dit El Ghazouani, son alter ego pour le coup de 2008, ce sera la confirmation que les forces armées détiennent bien la souveraineté nationale : doctrine affirmée par tous les putschistes depuis le 10 Juillet 1978.
Révisant la Constitution parlementaire du 22 Mars 1959, la loi du 20 Mai 1961 prévoyait un mandat de cinq ans, inconditionnellement renouvelable (4 ) – durée abrogée non seulement de facto par le putsch du 10 Juillet 1978, mais aussi par la Constitution du 20 Juillet 1991 (adoptée par referendum du 12 Juillet précédent) : un mandat de six ans. Pas de serment de l’élu, qui est inconditionnellement rééligible.
C’est la persistance de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya à demeurer au pouvoir qui a fait limiter triplement la durée du mandat présidentiel : une seule réélection, un abrègement d’un an, le serment de ne pas toucher à ces deux dispositions.
Sous l’empire de ces textes, Mohamed Ould Abdel Aziz a été élu dès le premier tour par 52,3% des suffrages exprimés le 18 Juillet 2009, avec une participation de 61,46 %. Il est réélu le 21 Juin 2014, mais il avait enfreint une quatrième limite que s’étaient imposés les tombeurs de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya après plus de vingt ans de présidence élective : aucun d’eux ni aucun autre militaire dans la course (5).
Cette infraction décisive étant permise par des Etats-généraux de la démocratie, « l’opposant historique » qu’était Ahmed Ould Daddah, demi-frère du « père-fondateur » se retira de la réunion et se repentit de ce qui avait pu sembler un soutien compréhensif du putsch.
Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya avait été élu le 24 Janvier 1992, dès le premier tour (officiellement avec 46 % seulement de participation au scrutin et 62,8% des suffrages exprimés contre 32,9% à Ahmed Ould Daddah qui contesta ce résultat : les procès verbaux rédigés d’une même main dans l’ensemble du pays…), puis le 12 Décembre 1997 par 90,25 % des suffrages exprimés, et enfin le 7 Novembre 2003, par 66,69 % des votants mais la participation tomba de 75% en 1997 à 60,83%.
Chacun de ces scrutins fut certes pluraliste, mais aucun n’était contrôlé, même par des organes nationaux. Moktar Ould Daddah fut une première fois élu le 20 Août 1961 à l’unanimité des suffrages exprimés (la participation ayant été de 93,3 % des inscrits).
Il était seul candidat, la tentative de Khattri Ould Dahoud, ayant été, le 4 Août , déclarée « irrecevable comme tardive » par la Cour suprême. Dès lors, le candidat du Parti unique de l’État, constitutionnalisé le 12 Janvier 1965 et disposant seul de la présentation à l’élection suprême (6), avait été réélu le 7 Août 1966 par 99,58 % des suffrages exprimés, puis le 8 Août 1971 à 95,08% des inscrits et enfin le 8 Août 1976 par à 99,4% des suffrages exprimés.
Formellement, la seule élection présidentielle en Mauritanie, qui ait été démocratique, pluraliste, internationalement observée, et donc à deux tours, a jusqu’à présent été celle de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi : le 11 Mars 2007, avec près de 70 % de participation, il obtient 24,79 % des suffrages, face à Ahmed Ould Daddah (20,68%) et Zeine Ould Zeidane (15,24%), et le 25 Mars l’emporte avec 53,48 % tandis que la participation basse à peine d’un point et demi.
Au contraire, Moktar Ould Daddah, à l’époque où tout se fondait, n’aura pas été mieux ou autrement élu que les deux dictateurs militaires, adoptant en 1991 et en 2009 « la façade démocratique ». Ely Ould Mohamed Vall qui avait imposé à lui-même et à ses pairs qu’il n’y ait plus désormais de candidature militaire, compara le régime à parti dominant de son prédécesseur à celui du parti unique de l’Etat dont Moktar Ould Daddah était le secrétaire général depuis l’origine de celui-ci (7).
Le modèle de cette élection est fondé sur la concertation et celle-ci a produit un consensus. Du 25 au 29 Octobre 2005, des journées dites de « concertation nationale » ont fait travailler plus de 500 personnalités mauritaniennes à partir de trois rapports de comités interministériels donnant lieu à autant d’’’ateliers ‘’ : bonne gouvernance, fonctionnement de la justice, processus de transition démocratique.
Ce sont elles – organisées par Habib Ould Hemet, ministre secrétaire général de la président du Comité militaire pour la Justice et la Démocratie : C.M.J.D. – qui ont imaginé une Commission électorale nationale indépendante, formellement composée le 22 Novembre suivant : 15 membres choisis par consensus, qui ont inspiré un appel à la « communauté internationale » (lancé le 10 Novembre) pour qu’en moyens, en matériels et en expertise le gouvernement soit aidé dans la préparation des diverses élections : municipales, parlementaires et présidentielles.
C’est cette aide internationale qui conduit le recensement administratif à vocation électorale (RAVEL), mené du 15 Février au 30 Avril 2006. Le facteur déterminant de cette ambiance si constructive est évidemment l’engagement des militaires et aussi du gouvernement de ne présenter aucun des leurs dans la compétition présidentielle.
Pourtant, deux vices polluent l’avenir. Le premier porte sur la possibilité de candidatures hors des partis existants ou à créer, pour quelque élection que ce soit.
Contestée pendant tout le premier semestre de 2006 notamment par les partis qu’ont fondés Ahmed Ould Daddah et Messaoud Boulkheir, cette latitude inquiète au point que le 25 Septembre 2006, 22 partis politiques créent une coordination appelée « Forum national pour la défense de la démocratie »… « surpris ces derniers jours par certains développements de la situation politique conduisant à l’intervention du Conseil militaire et du gouvernement dans le processus politique et constituant une menace du consensus national et du principe de leur neutralité » : les indépendants sont favorisés contre les partis ».
Le président du Conseil militaire, Ely Ould Mohamed Vall, reçoit les partis, le 16 Octobre, et leur donne toutes assurances. Mais l’évolution confirme ces craintes : le 11 Novembre 2006, les candidats indépendants se regroupent pour constituer un « groupe parlementaire indépendant », « une troisième voie centriste (qui) saura constituer un pôle de rechange par rapport aux pôles traditionnels qui ont choisi de camper sur leur ancien antagonisme ». Ce sont ces élus qui formeront la majorité parlementaire du nouveau président de la République, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Celui-ci, dès l’automne de 2007, voudra les organiser : le parti A.D.I.L. mais ils resteront ductiles, puisque c’est leur fronde suscitée par les militaires qui y trouvent prétexte pour intervenir à partir de Mai 2008, quels que soient les gages et les ajustements gouvernementaux que diligentent le nouveau Premier ministre : Yahya Ould Ahmed Waghef. C’est le calendrier électoral qui constitue le second vice.
La crainte que se constitue une majorité parlementaire selon la campagne du président de la République et que ce dernier comme dans la période fondatrice ou sous les régimes militaires qui la suivirent, soit de fait le chef du parti unique ou dominant, a fait décider que les élections aux assemblées locales et nationales précéderont le scrutin présidentiel.
Ainsi, le chef de l’Etat doit par construction pactiser avec des assemblées qui n’ont pas été élus pour le soutenir, et tout autant avec les militaires : pensant qu’il lui répondra de la loyauté de la haute hiérarchie de l’armée, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi confère à Mohamed Ould Abdel Aziz le grade de général et surtout le cumul de son état-major particulier avec le commandement d’une garde prétorienne, le BASEP, qui depuis son organisation à l’irakienne en 1987, n’a jamais eu qu’un chef jusqu’à le faire devenir celui de l’Etat.
La victoire de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi est elle aussi consensuelle, même si elle n’est pas unanimitaire et que le candidat passe pour avoir été soutenu pour l’ancienne majorité présidentielle privée de parti et de chef depuis le coup du 3 Juin 2005.
Elle n’est pas écrasante numériquement, mais le candidat a su se rallier un électorat dont le souci fera l’essentiel de la politique conduite ensuite pendant les quinze mois de gouvernement démocratique : ceux que Moktar Ould Daddah appelait « nos compatriotes de la Vallée du Fleuve », les victimes des pogroms du printemps de 1989 et des « années de braise », enfin les assujettis de fait des anciens séquelles de l’esclavage.
La question d’admettre des partis considérés avec simplisme, comme extrêmes par les militaires : islamistes ou anciennement marxistes, est également traitée très libéralement et en confiance. L’équation n’a donc pas été résolue par les seuls politiques, mais bien par une conception du pays propre à l’élu du 25 Mars 2007 : ses deux très grands discours des 29 Juin 2007 et 26 Juin 2009.
Faute de cet esprit qu’ils ont de plus en plus contesté dès que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi l’a mis en pratique, les putschistes adoubés de fait par une négociation entre les « trois pôles mauritaniens » qui se tient laborieusement à Dakar du 3 Mai au 5 Juin 2009, tentent de retrouver le schéma de 2005.
Celui qu’ils sont renversé leur prête la main puisque le 26 Juin, sans avoir pu jamais regagner ses bureaux officiels depuis le matin du putsch (6 Août 2008), a abdiqué inconditionnellement dès qu’il a signé la composition du gouvernement de consensus, lequel nomme une C.E.N.I. également de consensus, le 2 Juillet.
Mais en quinze jours, que faire ? Et aucun observateur international au contraire de 2007 où rien que les Européens étaient sur le terrain plus de 80 inspectèrent 26 % des 2.378 bureaux de vote. Le résultat était contestable et le fut, les opposants commirent l’erreur stratégique de candidatures multiples convaincus qu’il y aurait un second tour et qu’alors l’alliance serait naturelle.
Elle l’avait été le 25 Mars 2007, les candidats arrivés en 3ème et en 4ème positions, Zeine Ould Zeidane et Messaoud Ould Boulkheir appelant à voter pour Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Installé au pouvoir, l’ex-putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz cherche depuis dix ans le consensus, mais le manque à chacune de ses tentatives. Déjà ses « états généraux de la démocratie », tenus du 27 Décembre 2008 au 6 Janvier 2009, échouent à rallier les principaux opposants, puisqu’ils ne prennent pas position sur l’interdiction ou pas d’une candidature militaire à l’élection présidentielle.
Tenues du 17 Septembre au 19 Octobre 2011, les « assises du dialogue national », auxquelles ne participe qu’une partie de l’opposition, n’aboutissent qu’à un clivage dans les oppositions : les dialoguistes et les autres. Le 28 Février 2013, une nouvelle Commission électorale nationale est mise en place pour les élections et municipales : elle n’est pas consensuelle et cherche même ses propres compétence.
Les recensements administratifs sont contestés par les populations du sud. Puis de nouvelles tentatives d’organisation d’un dialogue, à partir du 14 Avril 2014, se perdent. Du 29 Septembre au 21 Octobre 2016, des « assises du dialogue national inclusif » n’aboutissent pas davantage : la question du troisième mandat pour l’homme fort pollue tout. La Mauritanie et Mohamed Ould Abdel Aziz en sont là.
Pourtant, ce qui a fondé la Mauritanie contemporaine est perdu de mémoire et cette mémoire quand elle persisterait, est constamment pervertie, depuis 1978, par les divers régimes militaires. Avec leur théorie particulière sur la souveraineté nationale et sur le recours que représentent les forces armées, c’est le point commun d’hommes très divers.
Or, l’exercice du pouvoir par Moktar Ould Daddah a été caractérisé par un consensus effectif. Il se date des appels du Premier ministre d’alors, dès l’indépendance acquise, et il se construit très concrètement par la table ronde des partis politiques et mouvements politiques existant en 1960.
Réunie à six reprises (8), particulièrement zélée par Mohamed Ould Cheikh et animée par l’ex-Nahda et son chef, Ahmed Baba Ould Ahmed Miske – Dieu les accueille l’un et l’autre, au côté de Moktar Oud Daddah – est la matrice de toute la suite. Elle n’est pas un organe préparant des élections, elle décide vraiment l’avenir du pays et c’est parce que Moktar Ould Daddah incarne les thèses auxquelles elle se rallie et qu’elle enrichit, que celui-ci, chef de l’Etat depuis que la Mauritanie a quitté la Communauté et choisit le régime présidentiel, que celui-ci est investi comme le candidat unique de toutes les formations politiques du moment.
Cette position personnelle au centre de gravité de tous les débats nationaux est consacrée quand le Bureau politique national se divisant à propos de la supériorité ou non du Congrès du Parti sur les organes constitutionnels de l’État, la recherche d’une issue est confiée nommément à Moktar Ould Daddah (9 ) et la solution que ce dernier choisit est la convocation d’une réunion de cadres devenant le Congrès extraordinaire de Kaédi (23 au 31 Janvier 1964).
Elle se confirme lors des débats et échauffourées graves de Janvier et de Février 1966, suscités par le « manifeste des 19 », dont se réclamera le « manifeste du négro-mauritanien opprimé », mis en circulation à Dakar en Avril 1986. La nationalisation de la société des Mines de fer de Mauritanie, la relation forte établie (notamment par Mariem Daddah) avec les Kadihines, prolongent l’entrée majoritaire des « jeunes cadres » dans le gouvernement en Janvier 1971 à la suite de séminaires régionaux où la liberté de discussion fut totale, exactement comme en Septembre 1961, le gouvernement s’était élargi aux tendances ayant composé la « table ronde ». C’est le congrès d’Août 1975.
Un élément – enfin, et décisif – est le tempérament et la manière propre à Moktar Ould Daddah : une conduite des débats et des prises de décision en Comité permanent, puis en Bureau politique national, telles qu’aucun vote n’intervient, qu’on doit assez échanger pour s’accorder.
Au point qu’en 1975, au moment où le pays va commencer de subir une guerre visant en lui « le maillon faible » de la nouvelle carte politique au Sahara atlantique, le mode de gouvernement en Comité permanent qui avait fonctionné depuis quatorze ans, change. Moktar Ould Daddah souhaite une participation plus large à l’effectivité de la direction du pays : le patronat, les régions, les forces vives.
Le testament fondateur est là. Faute de l’appliquer dans les mois qui viennent, la Mauritanie restera victime – pas tant politiquement que socialement, spirituellement, économiquement – de ce qui l’empêche de se développer. La Mauritanie moderne et son Etat ne se sont pas constitués par la force mais par l’adhésion et le rayonnement d’un projet.
Ould Kaïge
(1) – révision référendaire du 20 Juin 2006
ARTICLE 28 (nouveau): Le Président de la République est rééligible une seule fois.
ARTICLE 29 (nouveau): Le Président nouvellement élu entre en fonction à l’expiration du mandat de son prédécesseur.
Avant d’entrer en fonction, le Président de la République prête serment en ces termes :
« Je jure par Allah l’Unique de bien et fidèlement remplir mes fonctions, dans le respect de la Constitution et des lois, de veiller à l’intérêt du peuple mauritanien, de sauvegarder l’indépendance et la souveraineté du pays, l’unité de la patrie et l’intégrité du territoire national.
Je jure par Allah l’Unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives aux conditions de la durée et du renouvellement du mandat du Président de la République, prévues aux articles 26 et 28 de la présente Constitution ».
(2) – faisant suite aux « Assises du dialogue inclusif », organisé entre la majorité et l’opposition modérée du 29 septembre au 20 octobre 2016, mais boycotté par une partie de l’opposition, un referendum est prévu puis son projet est annulé le 30 décembre 2016 « du fait d’une conjoncture économique difficile ». Le gouvernement décide de passer par la voie parlementaire, selon l’article 99 de la Constitution, mais, le 9 mars 2017, la proposition bien qu’ adoptée le 9 mars 2017 par l’Assemblée nationale (141 voix sur 147) est repoussée, le 18 par le Sénat (33 voix sur 56, dont 24 de la majorité au pouvoir) – wikipédia 5 Août 2017
Deux questions ont été posées aux Mauritaniens : la suppression de la Chambre haute et l’institution de nouvelles collectivités territoriales d’une part, l’ajout au drapeau national de deux bandes horizontales sanglantes
(3) – Constitution du 20 Mai 1961
ART. 13. – Il est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Tout citoyen jouissant de ses droits civils ou politiques âgé de trente-cinq ans au moins, peut se porter candidat. La déclaration de candidature est reçue par la Cour suprême qui statue qui statue sur la régularité de la candidature et proclame les résultats du scrutin.
ART. 14. – La charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée.
ART. 15. – Le Président de la République est rééligible.
ART. 16. – Avant son entrée en fonctions, le Président de la République prête devant l’Assemblée nationale le serment suivant : « Je jure devant Dieu l’Unique, de servir loyalement la République Islamique de Mauritanie, les intérêts du peuple mauritanien, de respecter la Constitution, de sauvegarder l’intégrité du territoire ».
(4) – entretien accordé à Jeune Afrique (Justine Spiegel, le 13 Février 2019 à Nouakchott) et publié le 25 Février
Il y a décidément toujours un doute dans les esprits! Je me conforme à la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Nous avons certes révisé la Constitution, mais nous n’avons jamais touché à cet article. Et je n’y toucherai pas.
Avez-vous un dauphin?
L’avenir le dira, car je n’ai pas encore fait mon choix. Parmi les 3,5 millions d’habitants de la Mauritanie, chacun est libre de se porter candidat. Je soutiendrai l’un d’entre eux.
Pas même votre chef d’état-major Mohamed Ould Ghazouani, qui est aussi votre bras droit?
J’entretiens d’excellents rapports avec lui depuis plus de trente ans. Comme avec tant d’autres d’ailleurs, qui travaillent avec moi au développement du pays.
(5) – communiqué du 16 Août 2005
comme l’a réaffirmé le Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie, le mandat du gouvernement sera accompli avec rigueur au cours d’une période transitoire n’excédant pas deux ans.
C’est dans ce sens que l’action consistera en l’organisation d’un référendum, dans un délai d’une année, sur l’amendement des dispositions constitutionnelles que le Conseil a déterminé et qui feront l’objet d’une concertation avec les partis politiques et les organisations de la société civile reconnus ou qui le seront prochainement, conformément aux lois en vigueur .
Cette étape préparera le terrain à l’organisation de scrutins présidentiel et parlementaire honnêtes et transparents dans un délai ne dépassant pas 24 mois.
Le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie a donné des garanties claires et sures pour l’exécution du programme de la phase de transition. Ces garanties prévoient que le Président et les membres du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie, le Premier Ministre et les membres du gouvernement n’auront pas le droit de se présenter aux prochaines élections.
Une commission électorale indépendante sera constituée aux fins de superviser les opérations du scrutin. Les Etats et organisations internationales qui le souhaitent seront conviés à désigner des observateurs pour suivre l’ensemble des étapes de ce processus électoral.
Le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et le gouvernement s’engagent à ne soutenir aucun candidat, à ne créer ou cautionner aucun parti politique durant cette phase de transition.
(6) – 12 Janvier 1965 : à l’unanimité des 23 présents, l’Assemblée Nationale révise l’article 9 de la Constitution qui reconnaît désormais le Parti du Peuple Mauritanien comme le Parti Unique de l’État et adopte le projet de loi relatif aux élections des députés, dont l’article 17 dispose que « seul le P.P.M. peut présenter des candidats »
(7) – entretien accordé par le chef de l’Etat mauritanien à François Soudan, dans la nuit du 11 au 12 Juillet derniers à Nouakchott – publié par Jeune Afrique n° 2376 du 23 au 29 Juillet 2006 – dénonçant le système autocratique en vigueur depuis l’indépendance …. le changement du 3 Août n’a pas mis fin à un régime en particulier, mais à tout un système de pouvoir vieux de quarante-cinq ans et usé jusqu’à la corde et ce qui sera repris en 2008 par le « président des pauvres » : pas d’enquêtes en cours ou en vue, donc sur l’origine de la fortune ou de la propriété de telle ou telle personnalité ? – Si nous mettions le doigt dans cet engrenage, il nous faudrait pousser nos investigations sur quatre décennies en arrière..
(8) – réunions de la « table ronde »
20-22 Mai 1961 1° réunion de la « table ronde » des partis et tendances politiques
– « réalisation rapide de l’unité politique en Mauritanie«
– « unité d’action entre les formations en présence »
– bureau permanent du Comité d’union : Abdoul Aziz Ba, Ahmed Baba Ould Ahmed Miske et Dembele Tiecoura
30 Juin 1961 2° réunion de la « table ronde » des partis et tendances politiques
– « investit à la magistrature suprême de la RIM le camarade Moktar Ould Daddah, candidat d’union nationale »
– « souhaite un accord définitif entre la France et l’Algérie »
20-21 Juillet 1961 3° réunion de la Table ronde des partis et tendances politiques
– participation de l’USMM
– envoi de missions (dirigées par Mohamed el Moktar Marouf, Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, Sid Ahmed Lehbib et Bouyagui Ould Abidine
(mission de Souleymane Ould Cheikh Sydia au Sénégal) pour populariser l’unité et préparer la campagne présidentielle
– constitution de comités locaux à l’image de la Table ronde
– « accélérer le processus de l’unité politique aboutissant à la création d’un parti unique »
– motion sur Bizerte
26-28 Août 1961 4° réunion de la « table ronde » des tendances et partis politiques
– mission générale à travers tout le pays – désignation d’une commission pour préparer les avant-projets de statuts et de règlement intérieur : Sid Ahmed Lehbib, Bouyagui Ould Abidine, Sidi Ould Abass, Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, Abdoul Aziz Ba, Ba Ould Ne, Hadrami Ould Khattri, Mohamed Ould Cheikh, Houssein Ould M’Haimed
2-4 Octobre 1961 5° réunion de la « table ronde » des partis et des tendances politiquse
– le congrès de l’unité aura lieu le 25 Décembre
– la représentation y sera égale pour chaque formation qui enverra 80 délégués maximum et il sera fait appel à des personnalités indépendantes
– Mohamed Ould Cheikh secrétaire permanent de la Table ronde
29 Novembre-1er Décembre 1961 6° réunion de la « table ronde » des partis et des tendances politiques
– approbation des avant-projets de statuts et de règlement intérieur qui sont communiqués aux partis pour étude ;
– désignation d’un comité chargé de la préparation matérielle du Congrès
– examen des listes de délégués dès réception
25-30 Décembre 1961 « Congrès de l’Unité » constitutif du parti du peuple mauritanien Hizb Chaeb (ouvert par Sid Ahmed Lehbib, président de la Table ronde)
– le Président de la République déclare
* « le Parti du regroupement mauritanien ne répondit que partiellement aux espérances qui furent alors placées en lui »
* « je n’ai cessé de lutter pour éviter qu’un fossé ne se creuse entre Mauritaniens, animés d’un même patriotisme mais divisés sur les moyens »
* « Parti démocratique, parti des masses … avant tout un parti fort »
* « à lui de créer une Mauritanie nouvelle, synthèse des influences contradictoires du conservatisme et de l’évolution, du monde moderne et de la tradition »
– fusion des partis politiques existants
– élection d’un Bureau politique national provisoire en vue d’un congrès prévu pour le 25 Mai 1962
Moktar Ould Daddah, secrétaire général
Ahmed Baba Ould Ahmed Miske
Mohamed Ould Cheikh
Souleyman ould Cheikh Sidya
Bouyagui Ould Abidine
Youssouf Koita
Hamoud Ould Ahmedou
Bouna Ould Abeidallah
Mohamed Abdallahi Ould El Hassen
Doudou Ba
Hadrami Ould Khattri
Sakho Abdoulaye
Sidi Ould Abass Ba Mamadou Samba Boly
Haiba Ould Hamody
Ahmedou Ould el Hadj Habib
Salem Ould Boubout
Touré Mamadou dit Racine
Mohameden Ould Babah
Yahya Ould Abdi
Dey Ould Brahim
– résolutions sur
* « prédominance du parti sur tous les rouages de l’Etat
* une armée populaire
* la reconnaissance du GPRA par la RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
* réduction du train de vie de l’Etat
* liberté absolue du choix de l’aide financière extérieure
* »révolution immédiate et totale des accords conclu avec MIFERMA »
sont « laissées en suspens » pour que le B.P.N. propose une solution au prochain congrès
– la question de la langue
– la chefferie traditionnelle
(9) – 1er -4 Octobre 1963 crise au sein du Bureau politique national
– 3 abstentions, 6 pour, 11contre les modalités de suppression de l’autonomie financière de l’Assemblée nationale
– tandis que le secrétaire général du Parti déclare ne plus pouvoir cautionner le Bureau et se retire, la majorité parlementaire du BPN balance entre le choix d’un secrétaire général provisoire et un nouveau vote
– finalement le 4 Octobre 1963, le BPN
* constate qu’il lui est devenu impossible de travailler :
* confie au secrétaire général du parti Moktar Ould Daddah, la mission de « rechercher après un recensement complet de tous les maux dont souffre le parti aujourd’hui, les moyens susceptibles de juguler à jamais les contradictions et d’assurer un redressement conforme aux principes de base, tels que définis par les deux congrès historiques du parti du peuple, de Décembre 1961 et de Mars 1963 »
4 Octobre 1963 circulaire du secrétaire général du Parti faisant le point aux sections du parti « de ce qui s’est passé au sein du BPN depuis son élection » et suspendant jusqu’à nouvel ordre les réunions de tous les Bureau x de sectio1 – révision référendaire du 20 Juin 2006
Source : Le Calame (Mauritanie)