Amnesty International demande aux autorités mauritaniennes de mettre fin immédiatement à la vague d’arrestations en cette pré-électorale dont sont victimes des journalistes, des personnalités de l’opposition dont des militants anti-esclavage, selon un communiqué parvenu ce mercredi à Alakhbar.
Parmi ces arrestations, Amnesty note celle du président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et candidat malheureux à la dernière présidentielle Biram Dah Abeid, arrêté à son domicile le 7 août et celle d’Abdallahi El Housein Messaoud, un autre membre de l’IRA, interpelé deux jours plus tard.
Biram Dah Abeid et Abdellahi El Houssein Messoud sont arrêtés dans le cadre d’une plainte déposée par un journaliste accusant Biram de l’avoir menacé.
Biram a été informé par les policiers venus le cueillir que son arrestation émanait «d’en haut », selon Anmesty qui indique que durant leur garde-à-vue, leurs avocats ont été « empêchés à plusieurs reprises de les rencontrer ».
« Le calendrier de l’arrestation de Biram Dah Abeid, quelques jours avant les élections législatives auxquelles il est candidat, est très suspect (…) il ne serait pas surprenant que ces accusations soient politiquement motivées », a déclaré François Patuel, Chercheur d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest.
Amnesty souligne que dans la foulée, les journalistes en ligne Babacar Ndiaye et Mahmoudi Ould Saibout ont également été arrêtés le 8 août après avoir publié un article critiquant un avocat basé en France proche du gouvernement mauritanien, publié initialement sur une autre plateforme.
Selon François Patuel, « ces arrestations et ces détentions constituent un signal inquiétant d’intimidation, de harcèlement et de répression des voix dissidentes des autorités mauritaniennes avant les élections législatives, régionales et locales du mois de septembre ».
Source : Alakhbar (Mauritanie)