Biram Dah Abeid, qui lutte contre le racisme et l’esclavage, a été arrêté le 7 août à l’aube dans la banlieue sud de la capitale mauritanienne Nouakchott suite à une plainte d’un journaliste qui l’a accusé de l’avoir menacé.
Cette accusation a été rejetée par le mouvement auquel appartient Biram Dah Abeid, IRA (« Initiative for the Resurgence of the Abolitionnist Movement », « Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste ») qui a dénoncé une campagne de diabolisation du leader harratin – descendant d’esclave – à l’approche des élections législatives du 1er septembre dont il est candidat pour un siège de député sur la liste nationale.
« Climat de terreur »
Lundi 13 août, un juge a inculpé Biram Dah Abeid pour incitation à la haine et à la violence. Le lendemain, lors d’une conférence de presse transformée en meeting surchauffé, les responsables de la coalition électorale IRA-Sawab ont dénoncé l’acharnement du pouvoir contre Biram Dah Abeid et réaffirmé le maintien de sa candidature même en prison.
Cet engagement a été réitéré par Abdel Salam Horma, président du parti Sawab, mouvement nationaliste d’obédience baathiste. « Biram a présenté un dossier complet et solide, a-t-il déclaré. Nous avons son récépissé officiel.
Et pourtant, le harcèlement, les arrestations et l’emprisonnement, avec tout cela, le régime instaure un climat de terreur dans la perspective des élections. Mais même en prison, Biram reste notre candidat. Le pouvoir ne réussira pas à briser l’élan de solidarité des masses pour cette candidature».
Biram Dah Abeid, qui n’a pas de parti politique reconnu par le pouvoir, se présente sous les couleurs du parti Sawab à la faveur d’un accord électoral signé le 1er juin. La coalition électorale IRA-Sawab a réajusté son programme de campagne en fonction de la nouvelle donne. « Si nous devons tenir un discours, nous allons en tenir dix, affirme Balla Touré, responsable aux relations extérieures du mouvement IRA.
Si nous devons tenir un meeting, nous allons en faire trois. Ce sera la réponse adéquate à cette démarche des autorités qui voudraient anéantir la candidature du président Biram ».
Source : RFI