Le Mauritanien Biram Dah Abeid, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA – Mauritanie) a reçu, mardi soir, à New York, le Prix du magazine américain Time, qui l’a sélectionné parmi les personnalités les plus influentes du monde pour l’année 2017.
« Mon sentiment, c’est le sentiment de la satisfaction face à la reconnaissance accrue dont nous gratifie la communauté internationale toutes tendances confondues », a-t-il expliqué dans un entretien accordé à VOA Afrique.
Biram Dah Abeid pense que cette nouvelle distinction donnera une plus grande visibilité à la lutte acharnée qu’il mène depuis des années pour l’éradication de l’esclavage dans son pays.
Qualifiant la situation dans son pays de « désastreuse », le leader de l’IRA a accusé le gouvernement mauritanien de soutenir » les criminels d’esclavage » et d’utiliser « la dissimulation, le déni, la désinformation pour maintenir plus de 20% de la population mauritanienne dans l’indignité de l’esclavage. » Il a aussi cité les fréquents procès contre les militants abolitionnistes et l’IRA.
Des manifestants exigeant la libération de Biram Ould Abeid à Nouakchott en mai 2012
Le militant abolitionniste mauritanien s’inscrit en faux contre l’idée selon laquelle la Mauritanie a voté des lois pour lutter contre l’esclavage. » Les autorités mauritaniennes n’ont jamais pris de mesure pour bannir l’esclavage, mais elles ont pris des mesures pour maintenir l’esclavage », a-t-il martelé.
Selon Biram Dah Abeid, « les lois qui sont édictées ou les conventions qui sont ratifiées ne sont pas destinées à l’application; (…) c’est des mesures visant à soigner l’image du gouvernement mauritanien face à la communauté internationale, face aux bailleurs de fonds. »