Naturellement, je condamne la répression avec extrême violence des déportés de retour après plus de 20 ans de galère, misère sous des camps en huttes au Sénégal qui ont marché de la ville du Sud Boghé à la capitale Nouakchott en plein désert. Des hommes et femmes ont marchés pendant des jours près de 400KM, ils réclamaient des droits élémentaires que nos autorités ont répondus malheureusement par violence injustifiée. Toute la Mauritanie se demande pourquoi le régime a peur d’entendre des revendications qu’on peut qualifier de plus naturelles au monde ?
Quant à la marche des haratine, certes elle n’a pas été réprimée mais pas loin non plus de l’être, le pouvoir et l’opposition ont joués le chat et la sourie avec les organisateurs agitant la fibre de la division de ces derniers en posant comme condition d’écarter l’organisation IRA-Mauritanie de la marche, condition qui a été posée pour autoriser à la dernière minute cette marche puis l’opposition monte au créneau à son tour pour appuyer l’idée d’exclure IRA à leur manière posant presque la même condition mais en réalité les appels tardifs de l’opposition sont insignifiants, ils n’ont eu aucun effet puisque les Mauritaniens n’ont pas attendus cette opposition à plus forte le pouvoir pour être acquis à la cause.
Autre chose qui nous pousse à se poser la question : est ce que les haratine sont prêts au changement qu’ils réclament ? Attention je m’adresse aux intellectuels, lettrés haratine non le citoyen lambda qui ignore tout y compris ses droits. Bien quand on voit comment s’est déroulé toutes ces scènes tapageuses qui ont permises d’exclure cas même un membre fondateur et rédacteur du manifeste haratine, on peut imaginer facilement que l’élite intellectuelle de cette communauté privilégie encore le « JE, Moi », contre l’intérêt collectif des victimes qu’elle prétend défendre malgré-bon gré. Ce qui choque encore plus est le fait que certains parmi les organisateurs avancent que le discours de Biram Dah peut heurter la sensibilité de l’opposition, par exemple Tawassal côté sensibilité religieuse et le reste côté Maure en général. Dès lors on est en droit de se demander pourquoi aucune de ces « sensibilités si sensible » n’ont eu l’idée de rédiger le manifeste haratine avant IRA-Mauritanie et ses co-auteurs ? Comment comprendre qu’un discours heurte plus les sensibilités des uns et autres que la situation désastreuse des esclaves depuis des siècles, surtout après 54 ans d’indépendance ? Peut-on déduire certains marcheurs ne croient à vrai à dire à cette marche pour les droits politiques, sociaux, culturels et économiques des haratine qu’ils viennent de prendre part mais pour eux, c’était juste une histoire de promenade santé en jouant pleinement son rôle de figurant pour les présidentielles ou autres ?
Notre démocratie restera longtemps boiteuse si les mentalités ne changent. En tout cas aucun parti politique parmi tous ceux qui ont participé, n’a lancé un appel pour ancrer notre démocratie aux élus maires, conseillers municipaux de donner leurs signatures pour le candidat Biram. Il est plus curieux chez des hommes comme Messaoud Ould Boulkheir président App, Boidiel Fall Président El-Wiam, Sarr Ibrahima Moktar président AJD/MR qui ont tous des élus maires et conseillers n’ont daigné de faire un juste, signe que nos fameux démocrates ne veulent rien partager même la démocratie et comptent maintenir toute la Mauritanie sous leur rouage ayant le pouvoir de faire la pluie et le beau temps quand cela les arrange mais pour combien temps ? Les mauritaniens risquent d’être plus déçus que jamais, la candidature de Biram Dah risque d’être invalide pour nombre insuffisant de signatures d’élus et conseillers. Il y a même des maires, dirigeants de partis qui s’opposent à la validation des signatures des conseillers qui ont donné leurs signatures. Voilà la situation chaotique du pays actuellement avec des soi-disant « démocrates » à mille facettes. L’UPR doit alors montrer l’exemple pour le reste, prouvé qu’on vit dans une vraie démocratie en s’opposant des idées et programmes non des hommes.
Mohamed Ould Boudha / IRA-Section Aïoune