La communauté noire Kel-Tamasheq – les Touaregs noirs du nord du Mali – est composée de nombreux citoyens maliens. Ils se sentent souvent marginalisés et réclament du changement. « Nous sommes des Maliens. Nous pensons que cette frange communautaire doit vraiment être plus visible », explique Ina Moud Ibni Yattara, l’un des responsables de l’association qui regroupe les membres de cette communauté.
Et pour le retour de la quiétude dans le septentrion, ces hommes et ces femmes veulent une place, leur place, au même titre que les autres communautés dans le processus de paix : « Nous voulons parler, nous prononcer par rapport à l’Azawad, poursuit-il. Nous voulons faire des propositions par rapport aux stigmatisations, par rapport à l’esclavage ».
La communauté noire Kel-Tamasheq ne cache pas qu’elle a une dent contre l’Etat malien qui, selon elle, donne l’impression de faire la politique de deux poids, deux mesures, face aux fils du même pays : « Moi, je suppose que l’Etat a d’autres idées, peut-être qu’on n’est pas important, regrette Ina Moud Ibni Yattara. Généralement l’Etat, quand on parle des Touaregs, on pense que certains de la communauté noire des Tamasheq ne sont pas inclus. »
Invité par exemple à leur conférence internationale, qui s’est déroulée du 22 au 24 décembre 2016 sur le thème « la sécurité communauté », l’Etat a laissé sa chaise vide, ajoute-t-il.