« Pour 2017, nous avons décidé de baisser les taxes du visa touristique de 70% à 80% pour encourager les touristes » à visiter la région d’Atar (nord), principale destination de charters jusqu’en 2011, a déclaré dimanche soir le président Ould Abdel Aziz.
« Ces frais fixés actuellement à 120 euros seront ramenés à environ 40 euros seulement en réponse à une demande maintes fois exprimée par les promoteurs du tourisme dans notre pays », a expliqué le chef de l’Etat, à l’occasion de la célébration à Atar du 56e anniversaire de l’indépendance.
« La sécurité règne totalement dans le pays », a-t-il assuré.
L’essentiel des touristes qui viennent en Mauritanie sont français ou prennent des circuits touristiques français.
Les zones touristiques, essentiellement dans le nord et le sud-est du pays, frontalier du Mali, ont été classées « zones rouges » par Paris, qui recommande à ses ressortissants de les éviter.
« Le tourisme mauritanien a culminé dans le milieu des années 2000, avec près de 15.000 touristes, et a cessé rapidement après le meurtre de quatre touristes français en 2007 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) », selon un document du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Depuis, l’activité « n’a pu se redresser, les +conseils aux voyageurs+ internationaux en cours inhibant toute croissance et tout investissement significatif », selon ce texte publié en juillet.
En octobre, l’ambassade de France avait déconseillé à ses concitoyens vivant en Mauritanie de se déplacer seuls dans certaines zones de Nouakchott après notamment l’agression « crapuleuse » contre une Française qui donnait des cours privés dans les quartiers nord de la capitale.
Ces consignes ont irrité le gouvernement mauritanien, qui les a jugées « inamicales » et a relevé les nombreuses agressions crapuleuses enregistrées chaque mois en France.
Peu auparavant, le 28 octobre, l’ambassade des Etats-Unis avait fait état d‘ »informations selon lesquelles des groupes terroristes préparent des attaques contre des lieux où se rassemblent des Américains à Nouakchott« .
Lors d’une visite en avril 2015, le ministre français des Finances, Michel Sapin, avait loué « la manière dont la Mauritanie traite, avec efficacité et détermination, ses problèmes de sécurité », rappelant toutefois que l’éventuel retrait du pays des « zones rouges » relevait du ministère des Affaires étrangères.
La Mauritanie, qui a subi beaucoup d’attaques jihadistes dans les années 2000, notamment des attentats et des enlèvements meurtriers, a ensuite combattu les jihadistes avec succès sur son sol, mais aussi par des opérations « préventives » sur le territoire de son voisin malien en 2010 et 2011, selon des spécialistes.
Avec AFP