L’entretien portait sur les derniers développements politiques et le jihadisme dans le Sahel. Les deux hommes abordaient la question des droits de l’Homme en Mauritanie, l’esclavage les dernières arrestations de militants abolitionnistes, la dynamique de rassemblement de l’opposition démocratique et les risques d’atteinte à l’intégrité constitutionnelle du pays.
Le Président de IRA a dénoncé les manœuvres de Ould Abdel Aziz visant à perpétuer le régime de discrimination, de prédation et de gestion autocratique et d’impunité structurelle. Biram Dah Abeid a mis en relief les effets cumulés de plusieurs décennies d’hégémonie ethno-tribale, qui exacerbent les tensions entre les différentes nationalités, la frustration des cadets sociaux et fragilisent, alors, la communauté de destin.
Le leader de l’IRA décrira le soi-disant « dialogue » de cette dernière semaine, comme une « faconde stérile », vouée à occulter la discorde dans la nation et les défis qui menacent les fondements de la cohésion interne, en particulier l’unité nationale, l’égalité et la justice.
Dah Abeid dira la détermination de son organisation et de celles alliées à empêcher tout tripatouillage de la Constitution. Il demande, au Gouvernement français, de relayer, sur la scène diplomatique, la volonté, par les mauritaniens, de placer l’armée républicaine, hors des luttes d’accession au pouvoir. Ainsi, l’instauration d’un système civil d’alternance par les urnes deviendrait réalité pérenne.
Quant au terrorisme dans le Sahel, le Président de l’IRA a estimé que la Mauritanie reste un maillon faible. A rebours des affabulations de Ould Abdel Aziz quand il s’efforce de faire croire, aux Occidentaux, que le pays est à l’abri de la menace du terrorisme, Biram Dah Abeid insistera sur l’actualité et la permanence du péril. Il soulignait « l’engagement total de l’IRA », contre les groupes obscurantistes qui sèment la haine et la violence en France et dans le monde : « Nous allons accentuer, dans nos campagnes nationales et internationales, la promotion de la tolérance, de la liberté religieuse et de conscience et du dialogue des cultures », précisera-t-il.
Au sujet de l’esclavage, de la torture et de la détention des militants de l’IRA, le Président Dah Abeid saluait l’action de la France, notamment son appel à la mise en place d’une commission indépendante d’enquête sur les sévices allégués, par les prisonniers de Zouérate.
Concernant la santé économique de la Mauritanie, Biram Dah Abeid a décrit un pays « à genoux, ruiné par la dilapidation des derniers de l’Etat et une paupérisation sans précèdent, en partie à cause de « l’enrichissement imputé à Ould Abdel Aziz et à ses prête-noms ».
Pour sa part, M. Melonio affirmait, l’attachement de la France à obtenir, partout, le respect des droits et des valeurs démocratiques et exprimait le soutien de son Gouvernement aux efforts de la Société civile de Mauritanie, pour l’ancrage du pluralisme et des modes pacifiques de régulation du pouvoir.
La Commission de communication
Nouakchott, le 28 Octobre 2016