Le prix de la traîtrise !

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Chaque fois qu’un dissident d’IRA se manifeste, on sent aussitôt, la main généreuse du système derrière. Alors qu’il est pauvre comme job, incapable même de se payer un cure-dent, comme notre cher Faqih d’IRA, connu pendant des années pour son unique Dar’a bleu qu’il trimballait dans toutes les occasions, on lui prend une salle dans un hôtel.

Alors que les partis les plus structurés ne parviennent pas à décrocher une autorisation pour une conférence de presse, cette autorisation lui est délivrée en un clin d’œil. Alors qu’on interdit aux organisations structurées toute manifestation publique, on accorde cette faveur à un dissident. Le Faqih Mohamed Vall Ould Lebchir, tiens on n’a jamais su qu’il avait un père ! Pour cause, on l’a toujours appelé Mohamed Vall, du temps où il distribuait les insultes à l’égard des Bidhanes et de leurs Fouqahas. A-t-il les moyens de se payer une salle, de décrocher facilement une autorisation pour une conférence de presse, de s’offrir une bonne dizaine de chaînes de télévision, de radios, de sites et de journalistes ? Que Nenni.
Par ailleurs, Mohamed Vall, le Faqih d’IRA, n’est-il pas sous la coupe d’une excommunication ? N’était-il il pas, il y a juste quelques jours, sous la visière des sites à la solde des renseignements généraux et des extrémistes, pour sa propagande en faveur du Chiisme ? Ont-ils subitement oublié, ses sorties incendiaires contre le régime de Ould Abdel Aziz et ce qu’il représente ?

En fait, quitter IRA est devenu un commerce lucratif, un visa d’entrée gratuit dans les cercles du pouvoir. Et les RG y travaillent jour et nuit. En contrepartie de promesses alléchantes, rares sont en effet ceux qui savent résister. Il faut dire que le choix est tentant. Qu’offre IRA et qu’offre le pouvoir ? Le premier n’offre qu’un travail volontaire sans contrepartie, avec en prime, les brimades, les emprisonnements, la torture physique, la perte d’un emploi, le chômage ou la fermeture d’une affaire. L’autre t’offre la possibilité d’avoir un marché, d’obtenir le récépissé d’une organisation, d’intégrer la cohorte des Haratines de service pour des voyages à New York, Genève ou Banjul pour soutenir la thèse officielle de l’inexistence de l’esclavage, d’être épargné des désagréments d’une vie de combattant pour la cause esclavagiste, d’être tranquille et de vivre lâchement en sachant que plusieurs de tes semblables vivent encore sous les chaînes de la servitude et que plusieurs de tes camarades de lutte se font tabasser et embastiller.

Quitter IRA est devenu ainsi plus important que toutes les propagandes en faveur de la foi Chiite. Combattre l’Islam sunnite en Mauritanie devient moins dangereux que de militer au sein de l’IRA.

En fait, Mohamed Vall ne fait que suivre la même voie que celle empruntée par la cohorte de dissidents harratines qui ont battu pavillon pour rejoindre les prairies vertes d’un pouvoir qui continue à les mépriser et à mépriser leur communauté. Hier, diable en personne, source de dérision sur les maigres plateaux de télévision privées où il était parfois convié pour crever l’audimat, Mohamed Vall, le Faqih d’IRA, est devenu subitement un héros national. Trahir une cause que l’on défend depuis plusieurs années devient une source de subsistance pour les ambitieux.

Et Mohamed Vall d’entamer une nouvelle carrière et de traire sa nouvelle vache nourricière. Insulter IRA et son combat. Insulter son président et ses cadres. Faire de la critique des anciens compagnons de route, dont certains injustement emprisonnées, une source de subsistance et de promotion. Le prix de la lâcheté !

Cheikh Aidara