Le maire de Rosso, Sidi Diarra, a présenté à sa formation politique, El Wiam, sa démission et celle de dix conseillers municipaux. C’était au cours d’un meeting populaire organisé samedi 2 avril 2016, par le parti, en présence de son président Boïdiel Ould Houmeid et son directoire.
Cette démission collective, première du genre dans l’histoire politique du pays, serait l’expression d’un ras-le-bol d’élus municipaux excédés par les exactions commises selon eux, par des personnalités influentes de la région qui n’ont cessé d’entraver le fonctionnement normal de la mairie de Rosso.
« Ne pars pas ! Ne pars pas ! » ont scand samedi 2 avril 2016, des centaines de militants du parti El Wiam, lorsque le maire central de Rosso, Sidi Diarra,annonça publiquement sa démission et celle de dix conseillers du parti.
Cette démission collective a été présentée par les élus au directoire de leur formation politique, au cours d’un important meeting populaire organisé en présence du président Boïdiel Ould Houmeid.
Cette démission, selon ses auteurs, venait en réaction aux exactions continues que des personnalités influentes de la région n’auraient cessé d’exercer sur le conseil municipal de la ville au point d’entraver le fonctionnement normal de l’institution.
Cette démission présentée dans cette forme aux instances du parti permet ainsi au parti El Wiam, selon la réglementation régissant le fonctionnement des communes, de conserver la mairie.
Sidi Diarra s’est ainsi plaint des entraves volontaires causées par la Trésorerie régionale au niveau de la Wilaya du Trarza, tendant à asphyxier financièrement la commune. Le maire affirme avoir saisi le ministère des Finances sur la question, mais que les rapports entre la Trésorerie et la commune de Rosso sont restés en l’état depuis plus d’une année.
Sidi Diarra d’affirmer qu’au moment où il a pris la direction de la mairie, le 25 janvier 2014, la commune avait une ardoise de 162.034.156 UM. Cette dette a été, selon lui, soldée, ajoutant qu’aujourd’hui la mairie réclame auprès de l’Etat mauritanien et les Bacs de Rosso la somme de 203 millions d’UM quelle n’est jamais parvenue à récupérer.
Il a précisé que la commune compte 176 employés régulièrement payés, dont celui du mois de mars et qu’aucun arriéré de salaire n’est signalé. Idem pour la sécurité sociale, précisant que la crise qui opposait la caisse à la mairie a été réglée et que les retraités de la commune ont perçu tous leurs droits.
Pour sa part, le président Boïdiel Ould Houmeïd a déclaré en marge du meeting organisé pour l’occasion, que la démission collective du maire et des conseillers est le fruit d’une concertation au sein du parti. Ce procédé permet selon lui au parti de conserver sa mainmise sur la mairie.
En attendant que des démarches soient entreprises pour résoudre la crise ainsi créée, le président Boïdiel a déclaré que le parti va étudier ces démissions. Il a accusé une personnalité bien connue de la région d’être derrière les entraves qu’à connues la commune.
Le président Boïdiel a demandé le limogeage du Trésorier de Rosso et celui de quelques administrateurs de la région accusés d’être les exécutants des basses œuvres de la personnalité influente dont il a fait mention plus haut.
Ahmed B.
Source : L’Authentique (Mauritanie)