La Mauritanie est un pays en crise. Oui, en crise, malgré les dénégations du camp du pouvoir qui veut prouver le contraire. En crise parce que les hommes politiques, censés devoir résoudre les questions liées aux incompréhensions entre les partis partis politiques , n’ont aucune volonté de trouver de solution. en crise parce que ces hommes politiques semblent se complaire dans le statu quo. En crise, du fait de la crise multiforme qui s’y étend.
Et le peuple ? Le peuple sujet et objet de toute cette agitation, il ne semble disposer d’aucun moyen pour exiger le rétablissement de la paix, voire de la démocratie réelle. D’ailleurs, ceux qui pensent que le meilleur moyen d’éloigner la plèbe de la politique c’est de l’occuper par des questions de survie n’ont pas tout à fait tort.
Les Mauritaniens sont tellement pris par la recherche de leur subsistance, dans un contexte de crise économique aiguë, qu’ils disent « merde » à la politique. Vous entendrez souvent un citoyen vous dire : « ils sont tous pareils, ces politiques, Aziz ou un autre, qu’importe. Ils sont aussi conscients de la futilité de leurs institutions « démocratiques », sinon comment comprendre qu’ils ne soient pas les premiers à exiger la fin de la crise ?
Malgré tous les dysfonctionnements, le pays fonctionne comme s’il n’y avait pas de crise ! Certes, le Forum de l’opposition démocratique ne cesse de dénoncer ce qu’il considère comme enfreintes à la démocratie mais sans parvenir à mettre à mal un pouvoir sûr de lui-même.
De sorte que les questions qui fâchent ne sont jamais regardées comme des défaillances de l’Exécutif mais seulement une partie de ce qui fait la crise elle-même !
Le pouvoir n’a de compte à rendre à personne. L’opposition est faible, oui, et le peuple n’existe pas en tant que tel. On est de plus en plus sûr que le « printemps mauritanien » n’est qu’une vue de l’esprit.
Ce qui compte, c’est de permettre au peuple de survivre. Faire en sorte que l’on ne crève pas de faim en parvenant, plus ou moins, à exploiter le peu d’opportunités offertes par une économie introvertie.
De sorte que les habitants de la capitale Nouakchott constituent un « monde » à part qui ignore tout de ce qui se passe dans les autres wilayas du pays. C’est là tout le défaut de gestion d’un système politique et économique non articulé. Les Mauritaniens vivent en dehors du temps et de l’espace étatique.
D’où l’indifférence qu’ils affichent face à la crise politique actuelle. Alors, tant qu’il n’y a pas une pression populaire véritable, le pouvoir peut continuer à ruser et remettre à plus tard des élections municipales et législatives, en fait, sans importance.
MOMS
Source : L’Authentique (Mauritanie)