Mauritanie | Le militantisme, nous et nos failles | Entre réalisme et idéalisme ! | Par KS

Après un bref et intime feedback sur une décennie de modeste observateur- acteur de l’écosystème militantiste mauritanien, je me convaincs à croire que nos compatriotes haratines engagés dans diverses initiatives militantes et lobbyistes à l’intérieur ou- et à l’extérieur du système étatique, peuvent constituer une grande source d’inspiration. Ils disposent d’une élite sociale, politique et militante qui n’est pas d’accord à 100% sur TOUT en termes de méthodologie, de tempo, de priorités phasiques, d’adaptation et de champs à investir quand, comment, par qui et avec qui….mais travaille intelligemment et sûrement pour une dynamique d’élévation sociale et politique qui force le respect. Et le collectif communautaire va en bénéficier directement ou indirectement…parce que l’Etat profond dans sa gestion de la chose publique veille par un commerce politique et une sorte de cooptation finement stratégique pour calmer et contrôler.Du chemin a été parcouru depuis la fondation pionnière du mouvement El-Hor il y a plus de 40 ans, et ils sont partis de très très loin avec beaucoup d’écueils multidimensionnels et complexes. Le temps passant avec visions, résilience et patience sur différentes palettes de la vie publique nationale, aujourd’hui ils représentent une force politique incontournable (démographie, militantisme, lobbies, intellectuels, administrations…) dans sa diversité partisane, à toute INITIATIVE liée à la question nationale. Nous sommes très loin de la période d’Aleg 1958, lors du conclave entre élites de 2 ensembles (arabo-berbère et négro-africain) pour parler de l’avenir du « gâteau » (le pouvoir et ses privilèges) qui sera légué par l’administration coloniale. À l’époque, les cadets sociaux pour ne pas dire les esclaves et autres subordonnés statutaires de 2 bords, ne comptaient pas dans les débats, ni leur sort également. Et sans leurre d’ordre cutané et d’habillage culturel bien superficiel à disséquer de près, d’autres composantes encartées cadets sociaux en milieu négro-africain (soninké, peul..), se doivent un travail d’éveil profond et visionnaire sur les données sociales et politiques et s’inspirer de la communauté haratine. Ainsi aux uns et aux autres, nos chapelles associatives pour la défense des droits humains et nos revendications peuvent être différentes en ceci ou en cela, mais n’oublions pas la nature de nos réalités particulières et ce qu’on y aspire fermement avec réalisme progressif en se débarrassant de tout idéalisme brumeux et stérile.

25 mars 2025

KS pour le BLOG