Déclaration relative au pillage des immeubles, des terrains de l’Etat et l’accaparement des terres de la Chemama

 Déclaration relative au pillage des immeubles, des terrains de l’Etat et l’accaparement des terres de la ChemamaEn ce même jour, 6 août de l’année 2008, le Général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz confisquait la volonté du peuple mauritanien, en montrant dès ses premières décisions d’exercice du pouvoir un goût immodéré pour l’argent et les richesses matérielles et la ferme intention d’en accumuler par tous les moyens et au plus vite, à son profit et au profit de son entourage familial.

Ainsi, après avoir cherché à faire fortune en empruntant diverses voies l’ayant amené tour à tour au contact avec les filières du blanchiment d’argent (selon ses propres aveux au sujet du Ghanagate ), aux accusations d’accointance avec les milieux de la drogue (l’amnistie qu’il accorda à certains narcotrafiquants et les relations douteuses maintenues avec ces milieux en témoignent) ;

après avoir pillé sans vergogne les ressources minières et halieutiques du pays ; après avoir siphonné les ressources financières nationales à travers l’attribution des marchés de gré à gré à tour de bras et le trucage des appels d’offres ; voilà que Ould Abdel Aziz et son clan immédiat franchissent un nouveau pas, jamais atteint dans la cupidité et l’absence de pudeur, en organisant au vu et au su de tout le monde une gigantesque opération de vol des immeubles et terrains de l’Etat à Nouakchott, Rosso, Nouadhibou et Dar El Barka.

C’est ainsi que les terrains et bâtiments publics suivants ont été simplement soustraits à la propriété de l’Etat pour être attribués à des personnes privées :

1. Le terrain dit des Blocs à Nouakchott ;

2. Une partie du terrain du Stade Olympique de Nouakchott ;

3. Une partie du terrain de l’Ecole de Police de Nouakchott ;

4. L’Hôtel Mercure (ex Hôtel Marhaba) à Nouakchott avec extension à la place publique attenante ;

5. Une partie du terrain de l’ex Fanfare Militaire à Nouakchott ;

6. Une partie de l’Ecole de Tevragh Zeina, située en face de l’Hôtel Tfeila ;

7. Une partie du lycée de Tevragh Zeina ;

8. Une partie du terrain occupé par les Chinois à Arafat, attenant au terrain dit des BB à Nouakchott ;

9. Une partie du siège de la SONADER à Rosso ;

10. Une villa appartenant à l’Ecole Normale des Instituteurs de Rosso ;

11. Plusieurs milliers d’hectares de nos terres dans la Chemama, en particulier au Brakna ( Dar El Barka), dans le Trarza ; terres confisquées au profit des clients du régime ou bradée à des entreprises étrangères.

D’autres biens sont entrain de connaitre le même sort, suivant une prétendue procédure d’appels d’offres qui ne trompe que les esprits naïfs. Il s’agit de :

1. L’Ecole Justice à Nouakchott ;

2. L’Ecole Marché à Nouakchott ;

3. L’Ecole Khayar à Nouakchott ;

4. L’Ecole 6 à Nouakchott, à côté du marché de la Capitale ;

5. Les logements de la CNSS situés en face de l’Immeuble El Mamy

6. Une partie du patrimoine de la Zone Franche de Nouadhibou

Il est à signaler que tout cela se déroule à un moment où, par ailleurs, M. Ould Abdel Aziz et son clan ont mis la main sur l’essentiel des terrains nus disponibles à Nouakchott et sa banlieue : l’ex Ceinture Verte et les Jardins de Sebkha malgré leur importance environnementale, SOUKOUK, L’AvenueMOUQAWAMA, La route de Nouadhibou, toute la Zone de la Plage et toute la Zone Portuaire, les centaines d’hectares autour du nouvel aéroport etc.

De prétendues concessions rurales et des programmes immobiliers fantômes portant sur des millions de mètres carrés, parfois au profit d’un seul individu, ont été montés pour maquiller une partie de cette opération de vol inqualifiable. Même les meilleurs terrains des quartiers précaires récemment aménagés n’ont pas été épargnés par la boulimie ahurissante du « Président des Pauvres ».

Le FNDU, comme d’ailleurs toute l’opinion publique nationale, ne peuvent que se poser les questions suivantes, en mettant au défi le pouvoir en place de leur apporter des réponses convaincantes, en toute transparence, et bien cité par bien :

– Pourquoi vendre ces biens publics ? Est-ce pour des besoins de ressources financières, au moment où le Pouvoir claironne sur tous les toits que les recettes publiques ont atteint des niveaux record ou est-ce pour des raisons d’aménagement urbain ? Les boutiques constituent-elles la meilleure option de décoration de nos avenues ? Est-il nécessaire que ces boutiques soient la propriété du Président lui-même pour produire l’effet décoratif souhaité ?

– Comment a été organisée la procédure de vente, quels en sont les bénéficiaires de façon nominative et combien ont-ils payé pour acquérir ces biens publics ?

– Ces bénéficiaires ont-ils respecté leurs cahiers de charges et quelles sanctions ont été prises à l’encontre des défaillants ?

– Comment expliquer que les écoles soient vendues en grand nombre en cette année 2015 proclamée officiellement « Année de l’enseignement » ?

Compte tenu de tout ce qui précède et partant du fait que le pouvoir d’Ould Abdel Aziz se caractérise essentiellement par la gabegie, la cupidité et l’appauvrissement des populations, le FNDU proclame ce qui suit :

1. Sa ferme condamnation de la gigantesque opération de pillage des immeubles et terrains de l’Etat à Nouakchott et à l’intérieur du pays ;

2. Son attachement au respect des procédures légales d’aliénation des biens publics qui ont été totalement ignorées lors des prétendues ventes susvisées, ce qui implique que les opérations incriminées peuvent et doivent être annulées à l’avenir. C’est pourquoi, le FNDU met en garde les acquéreurs de ces biens publics contre cette annulation prévisible car Ould Abdel Aziz ne pourra pas protéger les bénéficiaires après son départ du pouvoir

3. La nécessité de constituer une commission nationale d’enquête sur le transfert illégal du patrimoine de l’Etat à des personnes privées ;

4. Sa volonté d’œuvrer pour un sursaut du peuple mauritanien pour arrêter les pratiques de pillage et de vol sans précédent, banalisées ces derniers temps.

La Commission de Communication du FNDU

Source : Mauriweb (Mauritanie)