En déclarant cette semaine à Nouakchott que la Mauritanie a fait d’importantes réalisations en matière de lois incriminant l’esclavage et le trafic des êtres humains, le commissaire aux droits de l’homme à l’action humanitaire relègue au second plan les restrictions des libertés, les tortures en prison, les discriminations et les agressions sexuelles.
C’est du moins le sentiment des observateurs qui pointent la restriction des libertés d’expression et de réunion avec les nouvelles lois sur les associations et les lois liberticides pour la protection des symboles de l’Etat. Et sur le plan pénal où la Mauritanie pêche avec la pression des islamistes qui entrave le travail parlementaire à l’Assemblée nationale.
La loi sur les agressions sexuelles est toujours en attente depuis 2018 et risque de ne pas être adoptée sous le régime de Ould Ghazouani à cause également de la loi islamique entre autres qui inflige la peine de mort sous certaines conditions pour le blasphème, l’adultère et l’homosexualité.
En se focalisant sur les réalisations des droits de l’homme, le commissaire à l’action humanitaire jette de la poudre aux yeux à la société civile mauritanienne. Les discriminations contre les négro-africains et les harratins dans l’armée, la gendarmerie et la garde nationale et la police et dans l’accès à la terre et aux ressources naturelles sont érigées en système de gouvernance.
Les tortures dans les prisons sont fréquentes comme en témoigne l’assassinat de l’activiste des droits de l’homme Chouvi Cheine en mars dernier dans un commissariat de police de la capitale. Après deux mois les assassins ne sont toujours pas jugés. Un dysfonctionnement du système judiciaire qui n’est pas indépendant du chef de l’exécutif.
Cherif Kane
Source : Kassataya – France