En dépit de quelques avancées dans le combat contre la torture, les mauvais traitements sont loin d’être éradiqués et continuent d’être pratiqués en toute impunité dans le monde entier, a fustigé lundi un haut responsable du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).
« La torture et les mauvais traitements continuent d’être pratiqués en toute impunité dans le monde entier, et les victimes de ces abus ou leurs proches obtiennent rarement réparation », a déclaré Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au HCDH, à l’ouverture de la soixante-seizième session du Comité contre la torture.
Selon les services du Haut-Commissaire Volker Türk, les récentes observations finales du Comité ont révélé des problèmes préoccupants.
Il s’agit notamment de mauvais traitement et conditions de détention des personnes privées de liberté, mais aussi des abus des pouvoirs d’urgence et une réponse impitoyable à la violence criminelle.
Usage excessif de la force lors de manifestations
Au rang des sujets sources de préoccupation, il y a aussi l’usage excessif de la force, en particulier par les forces de l’ordre lors de manifestations, une généralisation des violences sexuelles liées aux conflits ainsi que des violations fréquentes du principe de non-refoulement.
Il faut donc, a recommandé M. Cissé-Gouro, revitaliser le consensus mondial sur les droits de l’homme, en mettant l’accent sur l’interdiction absolue de la torture et des mauvais traitements, interdiction consacrée tant par la Déclaration universelle des droits de l’homme que par la Convention contre la torture.
Dans une déclaration d’ouverture de la session, M. Cissé-Gouro, a notamment indiqué que pour marquer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le trentième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, le Haut-Commissariat organisera, tout au long de l’année, des activités commémoratives axées sur l’universalité, le progrès et l’engagement.
Dans ce contexte, le mois de mai sera consacré à la protection de l’espace civique et des défenseurs des droits de l’homme.
A noter que jusqu’au 12 mai prochain, le Comité contre la torture doit examiner les rapports présentés par le Brésil, la Colombie, l’Éthiopie, le Kazakhstan, le Luxembourg et la Slovaquie au titre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.