Le monde physique que l’on voit, a priori chaotique, contingent où les arbres, les ruisseaux, les océans, les montagnes, les grains de sable etc… sont étalés devant nous, relèverait pourtant d’un ordre intelligible, régi par un déterminisme constant. Un « casting » donnant à chaque objet une existence certes particulière mais également nécessaire, ne laissant aucune place au hasard. Et voilà que les êtres humains ne souffrent pas d’exception. Au contraire. Dieu a doté l’Homme d’une intelligence qui lui permet de distinguer le bien du mal, c’est l’éthique, le faux du vrai, c’est la pensée discursive. Le vieil adage ne dit-il pas qu’il faut reconnaître la bonne graine de l’ivraie ? Ce que beaucoup de mes compatriotes, malgré les expériences et les enseignements empiriques, ne prennent toujours pas en compte. Le paysage socio-culturel voire politique en Mauritanie dégage deux constrictions qui couvent et qui pourront un jour attenter à la construction de notre unité nationale, pire, asphyxier l’aspiration légitime de notre peuple au bien-être. Quand l’un des dangers est ponctuel, donc d’actualité, l’autre tout en prenant des proportions ubuesques, se propage dans le tissu social à l’image d’un cancer malin et ce, depuis plus de trois décennies. L’ajustement structurel, issu des officines des institutions de Bretton Woods au milieu des années « 80 », donnant à l’argent la primauté, en est la principale cause. Mais l’urgence c’est d’abord le danger immédiat à caractère électoraliste qu’entame le président de l’IRA Biram Dah Abeid, contre les « beidhanes » ou maures blancs. Si l’on admet que la prochaine élection présidentielle est prévue en 2024, alors Biram aura toute la longitude et la latitude à étaler sa campagne oiseuse contre une importante frange de la population mauritanienne. Il a lancé son ballon d’essai du temps de l’ancien président Aziz et il s’en est sorti avec une sublimation de tous ses instincts, en ayant surtout pour seul crédo un maître mot : l’impunité pour insulter. Compte-t-il récidiver du temps de Ghazwani en croyant que c’est peut-être la seule stratégie qui mène aux portiques du palais présidentiel? Drôle de stratégie, basée sur le mensonge, l’estime de soi ou le rejet de l’autre. Epluchons les faits pour l’histoire.
Biram Dah Abeid : mal nécessaire ou boulet encombrant?
Depuis les premiers pas de ce prétendu défenseur des droits des Haratines, j’ai attiré l’attention de la « doxa » sur le discours incendiaire, communautariste du président de l’IRA, il y a de cela plus de dix ans. Tout d’abord Biram est loin d’avoir le charisme du Pasteur Martin Luther King, encore moins la notoriété du chantre de la parole équitable, oh combien lucide et percutante d’un Nelson Mandéla !!! A défaut de l' »explosion communautaire », le président de l’IRA voit sa mantique à la baisse. Après avoir flirté avec le pouvoir de Maawiya sans grand succès, Biram, de par ses interventions insultantes qui n’épargnent ni les dignitaires, les religieux, ni le citoyen lambda, a atteint son apogée dans l’ignominie sous le régime de l’ancien président Ould Abdel Aziz. Cet individu à l’imagination introspective, se pourfendant d’un militantisme victimaire, et pour donner une légitimité à sa lutte, se permet de critiquer l’immortel empereur du Wassoulou, le grand résistant à la pénétration coloniale pendant 18 années durant (1880-1898), à savoir l’Almamy Samory Touré. Lequel selon le locataire du PK 7 à Nouakchott, « était un esclavagiste ». L’Almamy Samory « aurait vendu ses ancêtres, et c’est pour cette raison que lui Biram s’est retrouvé en Mauritanie ». Biram, tu ignores que l’Almamy Samory Touré s’est constitué esclave pendant sept longues années au cours desquelles il a appris le Saint Coran, parfait sa formation de combattant, rien que pour libérer sa mère captive de Sory Bouréma, lors de nombreuses guerres intestines qui ont émaillé toute la sous-région ouest-africaine, particulièrement en Guinée, au 19ème siècle, bien avant la pénétration coloniale? Faire des reproches à Samory Touré serait une insulte aux héros guinéens, sofas de la liberté. Certes l’esclavage est la plus ignoble des entreprises humaines. Mais si l’Humanité tout entière est passée par là, c’est que ce ne pouvait être simple contingence mais plutôt une nécessité absolue. Alors à qui faut-il en vouloir?
Il faut reconnaître que le président de l’IRA a fait bouger les lignes de la lutte contre l’esclavage, aussi bien en Mauritanie qu’à l’extérieur du pays, même si certaines de ses interventions mensongères d’ailleurs (comme par exemple l’apartheid dans notre pays), ont porté et continuent de porter un grand préjudice à la république islamique de Mauritanie qu’il veut pourtant « diriger un jour ». Aussi la 2ème place obtenue lors de l’élection présidentielle de 2014, boycottée cependant par l’opposition, a fini par doper celui dont le seul rêve est désormais d' »occuper le fauteuil présidentiel ». A dire que Biram Dah Abeid s’y prépare sans précaution morale aucune, pire, avec une arrogance qui défraie la chronique. En effet, toute la trame intellectuelle qui court à travers ses discours n’est qu’un réceptacle d’invectives, d’insultes, de propos ataviques, ou de menaces à peine voilées à l’égard des « beidhanes ». Vaste programme électoral. N’est-ce pas Biram Dah Abeid?
Trop, c’est trop. Pourquoi cette impunité pour le seul Biram Dah Abeid président d’IRA-Mauritanie ? Doit-on le laisser en campagne électorale permanente jusqu’en 2024 ? Au regard de la loi, ce n’est tout simplement pas juste surtout à l’égard des autres potentiels candidats à la magistrature suprême. Alors appliquons la loi, rien que la loi. Biram doit stopper son discours manichéen et se hisser au diapason de la normalité. Aussi, il doit délaisser les discours fantasmagoriques imbibés de théories mensongères abjectes d’un racisme rampant.. Enfin il serait urgent de bannir également les « chemises noires » dignes du fasciste italien des années « 30 », Benito Mussolini, agissant en milices..pardon… les chemises blanches plutôt, de BiramDahAbeid qui le « sécurisent de toute tentative d’intimidation »(sic). Car la démonstration de force de ces milices privées donne une image négative de notre police nationale et surtout met en exergue la prétendue « faiblesse de l’Etat », qui serait incapable de protéger un citoyen, soit- il l’imprévisible Biram Dah Ould Abeid. Sachez que le président de l’IRA n’est point un adepte de la sagesse; plus vous le ménagez, plus vous l’amadouez, moins il respecte le « gentlemen’s agreement ».
Conserver nos valeurs coûte que coûte
C’est parce que nous avons longtemps piétiné nos valeurs cardinales au profit d’un monde qui ne jure que pour et par la finance que nous subissons aujourd’hui les conséquences de ce que nous avons semé. A beau pactiser avec quelqu’un qui vous agresse verbalement comme Biram Dah Abeid, ou avoir de l’admiration pour un narcotrafiquant au point de se photographier avec lui dès sa sortie récente de prison, idéaliser ou envier un énergumène qui vient juste de détourner l’argent public. Tout cet arsenal de fautes morales est devenu l’apanage de toute une société en perdition. La déliquescence de nos mœurs, dans un monde où les valeurs s’étiolent, doit attirer l’attention de tous les citoyens éduqués, des décideurs publics, pour au mieux conserver notre patrimoine culturel et moral. Surtout si l’on sait que la voie mercantiliste, contraire à l’idéal moral de chasteté, n’a jamais fait long feu. Vous avez beau obtenir la richesse de Haroun Rachid, que vous êtes déjà un « être pour la mort » selon la célèbre expression du philosophe Allemand Martin Heidegger.
Conservons nos valeurs héritées de nos ancêtres, car notre religion est le tremplin qui mène vers la probité, la sagesse, la justice pour tous. Mentir, voler, tricher pour gagner de l’argent ; détester son prochain, qu’il soit noir ou blanc relèverait de l’ignorance notoire, et surtout du manque de connaissance de soi. Y-a -t-il un psychanalyste en salle?
N.B. : Tous les propos tenus n’engagent que leur auteur et personne d’autre, à savoir, L’Ex-capitaine
Ely Ould Sidahmed Ould Sidi Ould Sidahmed, dit « Krombelé »
Q’Allah Bénisse la Mauritanie.