On est toujours confronté aux mêmes problèmes de développement économique, de justice sociale, de répartition équitable des richesses, de notre dépendance de l’extérieur …etc depuis 1978 à nos jours.
Pire le pouvoir militaire a su mettre en place un système prébendier qui, par sa nature, refuserait quel qu’en soit le prix de céder sa place.
Créant à cet effet une classe « bourgeoise » d’officiers (des généraux et des colonels) qui s’affairent jour et nuit à entretenir un environnement politique et économique toujours favorable à une nouvelle intervention militaire.
En 1978 les chefs du CMSN (premier comité d’officiers aux commandes) déclaraient qu’il fallait sortir de la guerre injustifiée au Sahara ; raison suffisante à l’époque pour se maintenir au pouvoir jusqu’aux années 90 malgré les déchirements et l’interminable feuilleton des coups d’Etat et contre-coups d’Etat qui s’en suivirent.
Quand à l’avènement de la démocratie, contrairement aux attentes, a servi de fer de lance à cette nouvelle « élite militaro-bourgeoise » pour s’éterniser au pouvoir en installant la tribu au cœur du système. En effet la tribu a été un nouvel ancrage qui permit à ces « nouveaux arrivistes » de se légitimer socialement et démocratiquement comme seuls aptes pour diriger le pays.
Et pour diviser davantage le peuple afin de mieux régner, ils n’ont point hésité à instaurer l’exacerbation identitaire, l’éthnicisation sociale donnant forme au pire racisme d’Etat où l’exclusion, la violation d’Etat et la négation des droits individuels et collectifs en sont les projets phares.
Aujourd’hui le slogan « Armée dégage » trouve sa pleine justification en Mauritanie.
Plus personne n’ignore que l’ancien général Aziz a été celui, parmi cette classe dirigeante honnie, qui incarne le plus leur perception désastreuse de la gestion des affaires de l’Etat.
L’homme n’a pas hésité a bafoué toutes les lois de la république et abusé le plus de notre constitution et dilapidé au passage toutes les richesses du pays. Et pour ridiculiser le peuple encore et toujours, il s’affiche aujourd’hui comme victime et dit qu’il se réfugie « derrière cette même constitution ». Quel culot ?
Ces officiers qui dirigent le pays depuis 78, bardés de galons, de médailles et de titres, devenus pire ennemis de tout changement, ne méritaient pourtant aucun respect de la part des citoyens qui n’ont compris que tardivement qu’ils avaient affaire avec des usurpateurs n’ayants jamais mérités d’êtres appelés officiers dignes de ce nom.
En retraçant le parcours de chacun des officiers de ces premières générations de l’armée ( à qlq exceptions prés) l’on comprendrait aisément qu’ils n’avaient ni cursus scolaire abouti ni de diplômes militaires supérieurs les prédisposant à occuper de hautes fonctions aussi stratégiques qu’avoir en charge la destinée de tout un peuple.
Ils n’avaient comme bagages que les adages populaires : “Pour faire un soldat, il faut défaire un civil.” Et-ou “On n’a jamais raison contre un soldat.” On ne pourrait attendre d’eux qu’un résultat pareil : Corruption, gabegie, clientélisme, amateurisme, échec …..
Heureusement qu’Aziz est « tombé » et bon nombre de ces compagnons, issus de cette race de faux officiers qui ont causé tant de tort au pays, sont en voie de distinction emportés par la force de la mère nature. Atteints depuis longtemps par la limite d’âge mais se faisaient maintenir par toute une acrobatie de subterfuges.
Plus de sursis. Il paraît que la relève est proche et qu’une lueur d’espoir est perceptible.
Une nouvelle génération d’officiers moins compromettants, plus instruits seront bientôt aux premières loges pour la plus part.
Ces officiers ont intégré l’armée par la voie des concours très sélectifs parmi des candidats souvent diplômés de l’enseignement supérieur et ont tous effectué des formations continues de haut niveau dans des écoles et académies militaires de prestige le long d’une carrière pleine d’embûches et d’enseignements pour suffisamment « les façonner » autrement que leurs prédécesseurs.
Ces officiers intellectuels et dotés de bonnes visibilités sur toutes les questions nationales seraient l’unique salut pour sortir le pays de l’impasse. Ils savent pertinemment que le régime militaire ne peut et ne doit perdurer sans fin.
Ghazouani est donc obligé de rompre avec Aziz et les anciennes méthodes révolues, tant décriées et suivre le pas de cette nouvelle génération capables de réparer les torts subies par la nation en faveur de l’avènement d’une Mauritanie sur la voie d’une réelle émergence plus que probable pour notre pays compte tenu de ses différents atouts : richesses de nos ressources naturelles, population à majorité des jeunes fort dynamiques…
Sinon monsieur le président vous serez bon pour rejoindre votre alter égo dans le box des accusés pour écrire la plus belle histoire de Mauritanie entre deux grands amis restés fidèles l’un pour l’autre pour le meilleur et pour le pire.
Un autre choix n’est plus permis, le peuple est on ne peut plus excédé et ces jeunes officiers rompus dans les valeurs militaires sont d’une autre trempe.
Il suffit tout simplement de voir sur les réseaux sociaux le nombre d’internautes qui s’empressent d’exprimer leur espoir qu’ils fondent en la personne du général Hamada ould Boîda commandant des forces spéciales ou du général Brahim vall Ould Cheibani directeur de l’école de guerre, juste à l’évocation de leurs noms.
Le premier est présenté comme étant un officier au parcours irréprochable de saint-cyr aux fronts où il fut remarquable, brillant à ses passages aux écoles d’états major ou de guerre et son séjour dans l’une des plus grandes instances militaires du monde l’OTAN . Il ne peut que forcer l’estime en tant qu’homme capable de respecter ses engagements.
Le second est pour les internautes celui qui en 2011 fut la révélation pour le public mauritanien de la compétence avérée des militaires lors de sa mémorable prestation au Centre de Conférence Internationale de Nouakchott sur la problématique terrorisme. Intervention largement rediffusée et commentée par les médias.
Pour ne citer que ceux-la. D’autres officiers non moins méritants de la même génération et de la même moule sont également connus par la majorité des mauritaniens qui pensent qu’ils sont à l’opposés des anciens officiers réputés réticents aux pouvoirs civiles. Des militaires plus civilisés donc.
On peut citer à titre d’exemple :
Les généraux :
– Le général Mohamed Abdallahi Ould Ahmed Aicha patron de la gendarmerie ;
– Le général Mohamed Elmoctar Oul Minni patron de l’armée de terre ;
– Le général Cheikh Diallo Sécretaire général à la Defense ;
– Le général Ahmed Ould Abdelwedoud Inspecteur général des armées ;
– Le général Saidou Galadio, l’une des plus belles plumes de l’armée, chef de bureau
– Le général Souleymane Ould Abouda de la gendarmerie ;
– Le général Abba babty commandant de région militaire ;
– Le général Mohamel Oul Ely au G5 à Bamako ;
– Le général Mohamed ould Ben aouf (amiral) chef de bureau ;
– Le général Yacoub Ould Amar Beyatt de la garde nationale ;
– Le général Ely zaid Ould Mbareck commandant de région ;
– Le Colonel Mohamed Abdallahi Ould Hadou commandant région ;
– Le Colonel Ishag Ould Abdallah chef de bureau, l’homme sans casseroles ;
– Le Colonel Sidibé Samba directeur du Génie Militaire le myope ;
– Dia Abdourahman chef SERAD, le torodo boghéen ;
– Le Colonel Gandéga Sammanty l’homme du Guidimagha à l’EMGA
– Le Colonel ingénieur Mohamed Ould Mohamed Mahmoud directeur Ecole polytechnique, l’homme au sourire constant.
– Colonel Mohamed Lemine Ould Blal commandant centre de formation, la force tranquille ; La liste des officiers intellectuels, compétents et patriotes est longue. Ils commencent à avoir leur mot-à-dire. Il est donc permis d’espérer que, très bientôt, les militaires céderont le pouvoir aux civils.
Haroun Ould Rabany
Source : Adrar-Info (Mauritanie)