Il a ajouté que la Mauritanie a récemment revu les mécanismes nationaux dans le sens de leur modernisation et de leur développement conformément aux exigences de prévention et de lutte contre la corruption.
Voici le texte intégral du discours :
« Monsieur le Président
Monsieur le Secrétaire Général ;
Excellences, Altesses ;
Mesdames, messieurs.
Tout d’abord, je tiens à vous remercier d’avoir organisé cette session extraordinaire de l’Assemblée générale qui, nous l’espérons, atteindra ses objectifs en mobilisant les efforts internationaux et nationaux pour mettre fin au phénomène de la corruption.
Monsieur le Président ;
La corruption est considérée comme l’un des défis les plus graves auxquels sont confrontés les pays en général et les pays en développement en particulier, car elle constitue une menace pour la démocratie et l’état de droit et sape les efforts de développement, rendant ses effets et ses risques plus dévastateurs que tout autre déséquilibre.
Notre pays, comme d’autres pays, déploient des efforts considérables pour prévenir et lutter contre la corruption, et ces efforts se sont renforcés depuis que Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a été élu en 2019, ce qui a permis l’instauration d’un climat politique apaisé et des institutions fortes qui œuvrent à la bonne gouvernance, à l’utilisation optimale des ressources et des investissements publics, au maintien des grands équilibres économiques et au renforcement des capacités des organes de contrôle, notamment le renforcement du contrôle parlementaire de l’activité gouvernementale.
Les travaux ont porté principalement sur :
La mise en œuvre des réformes liées aux lois de finances ;
– Réformer le régime des marchés publics, activer le contrôle et la transparence, et rationaliser les mécanismes pertinents ;
– Revoir et adapter la législation relative à la transparence financière de la vie publique ;
– Réviser et mettre en œuvre le mécanisme anti-corruption.
Dans ce contexte, notre pays a récemment revu les dispositifs nationaux dans le sens de leur modernisation et de leur développement en fonction des impératifs de prévention et de lutte contre la corruption en ratifiant les conventions internationales et régionales de lutte contre la corruption et l’inclusion de ses exigences dans la législation nationale. La Mauritanie participe également activement aux processus de révision de la Convention des Nations Unies contre la corruption, car elle a achevé le premier cycle de l’examen, tandis qu’une équipe gouvernementale composée de divers secteurs concernés par la lutte contre la corruption poursuit le processus d’auto-évaluation en vue de l’achèvement du deuxième cycle de l’examen.
Pour combler les lacunes législatives et institutionnelles, et pour faire face aux différents aspects financiers liés aux délits de corruption, l’arsenal juridique national a été renforcé avec une loi anti-corruption et une nouvelle loi anti-blanchiment et financement du terrorisme, qui est la loi n. 017 de 2019.
Les mesures institutionnelles prises par la République islamique de Mauritanie ont permis d’introduire des réformes fondamentales dans les structures des organes anti-corruption, en révisant leurs compétences, en leur accordant de larges pouvoirs en matière d’accès à l’information, de gel et de saisie, et la protection des témoins et des lanceurs d’alerte pour favoriser la détection des infractions de corruption.
Face aux défis liés au contrôle et à la gestion des fonds gelés, saisis et confisqués, un bureau a été créé pour gérer les biens gelés, saisis et confisqués, et pour collecter les avoirs criminels et est doté de pouvoirs importants dans le cadre de la réponse à la coopération internationale et des demandes relatives à la saisie et à la récupération des fonds et biens pillés : Décret n°006 du 31 janvier 2020.
Le régime juridique des marchés publics a également été revu et mis à jour, et une autorité a été créée pour réglementer les marchés publics, dont le conseil est composé de représentants, en nombre égal, du secteur public, du secteur privé et de la société civile, par le décret n° 122 -2020 du 06 octobre 2020.
Monsieur le Président ;
Pour apporter de la transparence à tous les aspects de la vie économique, notre pays est affilié à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), et a récemment lancé une Initiative pour la transparence de la pêche (FiTI) dont la mise en œuvre est supervisée par un organe tripartite composé de membres du gouvernement, de représentants du secteur privé et des représentants de la société civile.
Au niveau parlementaire, il existe une équipe parlementaire chargée de la transparence et de la lutte contre la corruption. Dans ce cadre, le parlement mauritanien joue un rôle actif dans la lutte contre la corruption à travers la constitution de commissions parlementaires d’enquête. Les organes judiciaires compétents se sont engagés à lutter contre la corruption dans certains dossiers résultant des enquêtes des commissions parlementaires.
Consciente du rôle des organismes de la société civile dans les programmes de lutte contre la corruption, plusieurs initiatives civiles travaillant dans le domaine de la prévention de la corruption ont été autorisées.
Messieurs, mesdames ;
Les efforts de lutte contre la corruption resteront limités en résultats, à moins que le travail ne se poursuive sans relâche dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Cela nécessite la mise en place de mécanismes de prévention, l’amélioration de la gouvernance, la transparence de tous les aspects de la vie économique, la consolidation de l’édification de l’État et de l’État de droit, et le renforcement de la pratique démocratique.
Il s’agit aussi d’assurer l’indépendance effective de la justice et de renforcer les compétences techniques des magistrats, ce que notre pays souhaite mettre en œuvre car nous sommes pleinement convaincus que seul un personnel efficace et impartial peut faire de cette indépendance une réalité qui garantit la protection des droits et libertés des citoyens.
En conclusion, je ne manquerai pas de saluer les efforts déployés par l’organisation et les résultats encourageants qu’elle a obtenus dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption. Ce qui nous oblige tous à travailler pour consolider et développer ces acquis, et à travailler pour activer les mécanismes internationaux et nationaux de lutte contre la corruption, afin d’assurer l’efficacité des mesures préventives, de renforcer les capacités des agences de lutte contre la corruption et d’activer la coopération judiciaire afin que certains pays ne soient pas des refuges pour les fonds pillés.
Je vous remercie. »
Source : Agence Mauritanienne d’Information