Le vaillant militant des droits humains Biram Ould Dah Ould Abeid est détenu dans son obscure cellule à la prison d’Aleg, sans compagnon à part l’écho des souvenirs, les résonances des années passées.
Il se rappelle les jours où il était berger dans les horizons des tentes desIdadehs, pieds nus, froissant le mors de la douleur, marchant sur les épines au moment où les fils des Maîtres jouissent de l’ombre et du beau-vivre. Ici, Biramse souviendra de toutes les formes de discrimination rencontrées à la maison et dans la hutte, dans le livre et à l’école…
Il se rappellera qu’il est resté, malgré sa faculté de discernement et sa subtile intelligence, incapable de se mesurer aux Maîtres…
Il se souviendra quand il s’est plaint contre l’injustice et crier de haute voix, qu’ils ont transformé son nom de Biram en Beyram …
Les gémissements sont des ragots et l’exigence de la liberté du joug de la féodalité et de l’esclavage est un discours creux.
Biram est ce Abd «Maître», qui a développé la pratique du « djombir », en faisant des boucles d’oreilles pour les vierges, des liens sur les poignets des esclaves«affranchis» et des chaînes dans lesquelles se jettent les optimistes pour franchir le Rubicon.
Vous ne réussirez jamais à taire Biram, quelques soient vos extrémismes et vos violences… C’est un combattant qui écrit l’épique de sa liberté sur les pages des jours, grave son nom sur les rochers de la gloire éternelle … la célébrité des croyants selon laquelle, les lois de l’univers ne peuvent être changées que par les fous, qui gouverne les règles de la raison pour assurer la domination des puissants.
Biram , est un fou … Son trouble dévore toute infime raison qu’il manifeste….. Tout esprit qui appelle à la complaisance, à la réflexion sur les gros intestins …C’est un fou qui a décidé de verser le sang des esprits sobres, transis par son amphibie accompagnatrice de la puissance et de la société d’oppression.
Parfois la folie mâle enfante quand l’esprit castré est atteint d’une stérilité éternelle …!
Et parfois, les égarés de l’escadron retrouvent la raison, en frappant au hasard, lorsque le troupeau perdu conduit par le berger chancelant de servitude, à l’aide de son bâton d’oppression.
Biram est une musique funèbre, noire, recouverte de goudron, colorant notre monde avec la noirceur des injustices …C’est l’écho libéré des crânes des morts de l’esclavage, l’oppression, des chaudières et de la dépendance.
Sa marche rouge sera universelle et le nom de « El Abd Biram » sera une chanson omniprésente, sa noirceur sera le rouge de ses lèvres qui accueillera sa brillante histoire.
Tous les réactionnaires seront inhumés… l’histoire lira de son combat…L’existence fera de ses bourreaux le péché d’un chien enragé. Gloire à Biram et ses compagnons.. Même soumis à leur servitude, il reste le Maître… la honte et l’humiliation à chaque raciste coupable
Abd : esclave
Djombir : désigne la tendance sociale du passage des ex esclaves au statut d’affranchis
Traduit de l’Arabe par Cridem