Ce sera l’occasion pour les autorités locales de faire la démonstration de leur mépris pour les intérêts de cette population qu’elles sont censées représenter.
En effet, dans la cour même de la Wilaya et sous le regard des principaux responsables civils et militaires dont le Wali, une dizaine de jeunes pacifiques seront arrêtés et soumis à une séance de torture collective et publique d’une violence et d’une cruauté exceptionnelles dans un pays qui en va vu malheureusement bien d’autres.
Sans aucune raison autre que celle de terroriser les populations par l’exemple, ces jeunes seront jetés par terre, frappés à coups de gourdin, de matraque, de cross de fusil et de bottes rangers par des gardes et des gendarmes spécialement préparés à cette séance inhumaine.
Les hurlements de douleur, les tentatives d’explication n’y feront rien. Pendant des heures interminables cette horreur va se poursuivre, dans le froid hivernal le plus cinglant.
Jamais la ville de Zoueratt et rarement en Mauritanie on n’ a assisté à un spectacle d’une telle ignominie, dans la cour d’ un bâtiment d’une administration civile, en plein jour et sous les yeux des autorités en charge de la sécurité publique et de la sauvegarde des libertés fondamentales.
Malheureusement, force est de constater la multiplication des actes de violence des forces de l’ordre contre des citoyens dont le seul tort est de réclamer leurs droits garantis par la constitution et les lois de la République.
On l’ a vu encore à Nouakchott et dans d’autres régions du pays à l’occasion des festivités du 28 novembre avec les protestations des ayants cause, veuves et orphelins, des soldats negroafricains victimes des pogroms de 1990 et réclamant leurs droits.
Devant une telle situation, l’ UFP exprime sa compassion et sa solidarité agissante avec les victimes des horreurs de Zoueratt et réclame que justice soit faite sans tergiversations ni manœuvres dilatoires.
Il en va de la crédibilité des engagements du gouvernement de tourner la page des injustices et de faire respecter les fondements de l’Etat de droit, dans la paix civile et la concorde nationale. Plus que jamais, l’ Etat doit rompre avec les réflexes hérités de la dictature militariste et renforcer la culture du respect des droits humains et du peuple.
La Commission de communication
Nouakchott le 01 décembre 2020
Source : UFP