SOS Esclaves a tenu mardi 24 novembre, dans ses locaux, à la Socogim PS, des ateliers de stratégie juridique. En partenariat avec Anti-slavery International et Minority Rights Group, elle a engagé une réflexion autour de la stratégie juridique menée, durant ces 10 dernières années. ’’Cette réflexion va en droite ligne alimenter l’étude entreprise pour porter un regard sur les pratiques d’assistance
juridique que nous avons menées de 2010 à 2020’’, a expliqué Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves. Il a insisté sur la nécessité d’une participation effective des organisations s’intéressant aux questions de l’esclavage, à la conception et à la mise en œuvre des actions entreprises dans le cadre de la lutte contre l’esclavage.
Le dirigeant de SOS a profité de la circonstance pour remercier Anti-slavery international et MRG qui ont, ces dix ans, accompagné son organisation. Il a également remercié le département américain qui par
son ‘’soutien indéfectible nous donne l’occasion en plus de mener toutes les activités nécessaires à notre survie. Et permet aussi de poser cette démarche à la réflexion qui, espère-t-il, nous mènera à des résultats aidant à l’amélioration de nos pratiques pour des résultats meilleurs’’. Pour le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Me Ahmed Salem Bouhoubeyni, ‘’l’esclavage gagne à être l’affaire de tous ainsi que celles de toutes les institutions de l’Etat, des organisations connues dans le combat. Leur implication, dit-il, est nécessaire’’. Me Bouhoubeyni trouve en SOS Esclaves ‘’un
partenaire idéal et efficace’’.
Le conseiller politique à l’ambassade des USA à Nouakchott, Maximilian Aviles, se disant très honoré de l’action entreprise par SOS Esclaves, a mis en exergue l’appui dans le cadre de la coopération du bureau démocratie et fonde d’immenses espoirs sur la poursuite du travail humanitaire dans l’avenir.
Quant au conseiller du ministre de la justice Dahmoud Abatty, il a rappelé la criminalisation des pratiques esclavagistes, loué l’action de la commission nationale des droits de l’homme.
Dans le rapport, il est mentionné que ‘’le plaidoyer national contre l’esclavage en Mauritanie est extrêmement difficile, principalement en raison des structures du pouvoir qui perpétuent les inégalités et la
pratique de l’esclavage’’. Aussi ‘’la participation de la société civile (qui traite des questions d’esclavage) aux décisions qui les concernent n’est ni facilitée, ni encouragée par l’Etat. Au contraire, elle est souvent empêchée ou rejetée’’.
Le rapport déplore que ‘’le plaidoyer national ne semble pas atteindre les structures de l’Etat censées veiller au soutien des victimes et anciennes victimes. Et les organisations comme SOS Esclaves demeurent les mieux placées pour offrir ce soutien, qui en dernier recours, est une responsabilité de l’Etat’’.
L’accès à la justice nationale est un vrai ‘’parcours du combattant’’ et les obstacles sont nombreux, signale le rapport.
Occasion a été mise à profit durant cet atelier pour mener un échange communautaire sur la stratégie juridique sous la houlette de Sarah Mathewson pour mettre fin à l’esclavage en Mauritanie, à travers une présentation et discussion des résultats de l’étude d’impact.
Les participants ont également à travers des discussions stratégiques, lors des travaux de groupe émis des suggestions pour améliorer le contenu du rapport.