L’affaire du commandant de la brigade de gendarmerie de l’arrondissement de Towil accusé de viol suivi de grossesse d’une mineure a pris une nouvelle tournure inquiétante et injuste. Il a enfin bénéficié, ce lundi (13 juillet 2020), d’une liberté provisoire assortie d’une caution de 400.000MRO, accordée par une autorité judiciaire à la Haute Cour de Justice à Nouakchott.
Récit de l’affaire
Le commandant de la brigade de gendarmerie de Towil avait embauché une mineure comme domestique, ce qui est formellement interdit par la loi. Quelques mois après, la fille commença à manifester des signes de grossesse. Inquiète, sa pauvre maman l’interrogea sur sa grossesse. La fille attristée, n’hésite pas de pointer du doigt son parton (le commandant).
Celui-ci l’avait conduit au centre de santé de la ville pour les besoins d’un avortement que les responsables dudit centre ont catégoriquement rejeté.
Sa présence avec la fille au centre de santé, avait suscité de vives interrogations au sein des populations de la ville et a fait vite circuler la nouvelle de la grossesse.
Démarches entreprises pour étouffer le scandale
L’accusé avait mobilisé des personnalités dans la localité pour trouver un arrangement. Il propose à la famille un montant d’argent de 100.000 MRO et de marier de la fille dès son accouchement. Meurtrie, la famille, rejette toutes les propositions en bloc. Et porte, plainte devant la justice.
Les résultats de l’enquête diligentée par un officier de la gendarmerie ont confirmé l’accusation. Il fut entendu par le procureur de la République près de la Wilaya du Hodh El Gharbi, qui à la fin, ordonna son emprisonnement à la prison d’Aioun.
Depuis cette mesure, des mobilisations ont été entamées par ses proches, pour que la justice à Aioun lui accorde une liberté, mais, en vain.
La gravité des faits
Le commandant de la gendarmerie avait commis un certain nombre d’actes graves. D’abord, exploitation d’une mineure par le travail, puis, viol suivi de grossesse, ensuite, tentative de corruption et enfin intimidation après refus de la famille d’accepter le règlement proposé par l’accusé. Il a intersecté un appel à Kiffa, qui a été lui aussi rejeté.
Dénonciation de la décision de liberté provisoire
Face à cette situation justice, l’Association des femmes cheffes de famille (AFCF) dénonce énergiquement cette mesure attribuée à l’inculpé au moment, où, sa victime est entre la vie et la mort. Celle-ci, n’a aucune prise en charge dans sa grossesse très avancée et inquiétante que sa pauvre maman et ses deux oncles.
Comment peut-on tolérer ou faire passer sous silence ces genres de mesures contre une victime qui accorde une grande confiance à la justice de son pays.
A en croire que cette faveur lui a été attribuée par une autorité qui est d’ailleurs un proche parent à lui, en service à la Haute Cour de justice. Disons, il n’est pas à sa première manœuvre dans des dossiers si graves.
Celle-ci avait condamné à la peine capitale Ould Abdy dans le dossier 036/2017 pour la simple raison d’être témoin d’une bagarre alors qu’il se trouvait sur une distance de 10 mètres environ.
Ce dernier, devait se présenter au baccalauréat la même année. Il a même refusé de lui accorder une liberté pour qu’il se soigne alors qu’il souffre d’une maladie aigue. Cependant, le deuxième proche témoin a bénéficié d’une liberté totale pour les raisons que nous connaissons tous.
Nous lançons un appel aux autorités du pays et aux défenseurs des droits humains à faire de façon que ces genres de comportements nuisibles à la justice prennent fin. Nous disons que ces pratiques révolues qui ne font qu’aggraver la situation des personnes victimes de violences et d’injustices.
Nous attirons l’attention de ceux qui rejettent le projet de loi de lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes sur ce fait réfutable. Où sont-ils ces « hommes » ? Ils doivent réagir pour condamner cette injustice et l’impunité des auteurs de ces crimes abominables.
Source : AFCF