La cérémonie placée sous le haut patronage de la Première Dame, Dr. Marième Dah et avec l’appui du Système des Nations Unies (UN Femmes, PNUD et UNFPA), a été marquée par la présence de plusieurs centaines de femmes, dont celles exerçant dans les forces armées et de sécurité et la société civile.
Epaulettes dorées d’officiers et de sous-officiers surmontant l’uniforme des différents corps constitués (armée nationale, gendarmerie, garde, police) auxquels elles appartiennent, plusieurs femmes galonnées ont envahi la grande salle du Palais des Congrès de Nouakchott, au milieu de plusieurs centaines d’autres femmes tout de blanc vêtus, représentant la société civile dans ses différentes compartimentations, ONGs, élues et entrepreneuses.
C’est au milieu de cette cacophonie et volée d’embrassades, faits d’apartés et de conciliabules, que surviendra l’arrivée escortée de la Première Dame, Dr. Marième Dah, marraine de la cérémonie de lancement de la première plateforme numérique des compétences féminines en Mauritanie mise en place le mercredi 15 juillet 2020 par le MASEF, en partenariat avec le Système des Nations Unies, en particulier UN Femmes, PNUD et UNFPA.
Dans son discours inaugural, la Ministre des Affaires Sociales, Mme Néné Kane n’a pas manqué de mettre en exergue toutes les actions, que la Première Dame « n’a cessé de poser au quotidien pour le bien-être des femmes, des personnes vivant avec un handicap et des enfants de notre pays ».
Le compendium des compétences que son département vient de mettre en place se définit ainsi selon Mme Néné Kane« comme une base de données, un carnet d’adresses des femmes cadres, fournissant des informations utiles et en temps opportun aux décideurs pour la prise de certaines décisions concernant le recrutement, la nomination ou la représentation des compétences féminines ».
Il s’agira d’après elle, de contribuer à renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques et privées à tous les niveaux, d’identifier les secteurs où les femmes sont sous-représentées, et de favoriser la mise en place d’un réseau solidaire et dynamique entre les femmes membres du Compendium.
Auparavant, SEM. Anthony Ohemeng-Boamah, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en Mauritanie, s’était réjoui d’avoir été associé lui et ses collègues à cet évènement qui « rend un hommage mérité à nos sœurs, nos mères, nos épouses et à nos filles qui se distinguent par leur talent, mais qui pour la plupart du temps, vivent sous l’ombre et combattent malgré les stéréotypes et les contraintes qui se dressent devant elles ».
Selon lui, « l’initiative de créer une base de données sur les compétences féminines contribue incontestablement à l’atteinte des ODD car elle permet au pays de disposer d’informations qualitatives pour l’inclusion des femmes dans les processus de développement, en tant qu’agents actifs, talentueux, compétents et expérimentés ».
L’assistance a suivi plusieurs autres discours, dont celui de la Présidente du Conseil Régional de Nouakchott, Mme Vatimetou Abdel Maleck, de la présidente de la Fédération mauritanienne des femmes d’affaires et commerçantes, Mme Lemat Sid’Ahmed Mogueya ainsi que celui de Mme Aminetou Mohamed Mokhtar au nom des femmes en situation de handicap.
Symboliquement, une liste d’inscription a été ouverte avec comme première inscrite, Dr. Marième Dah, suivie de plusieurs autres femmes représentant divers domaines d’activités.
La cérémonie a été close de fort belle manière, avec la prestation d’un groupe d’artistes représentant les différentes communautés nationales et un hymne à l’honneur de la femme mauritanienne.
Témoignages
SEM. SaidouKaboré, Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie
« Je voudrais tout d’abord féliciter le gouvernement de la Mauritanie, qui à travers le MASEF, a démontré sa capacité à poursuivre l’œuvre de développement malgré le contexte du Covid-19.
En mettant en place une plateforme virtuelle accessible en ligne et qui va permettre de valoriser la contribution des femmes et ainsi accélérer l’atteinte des ODD à l’horizon 2030, la Mauritanie démontre encore une fois qu’elle est dans la lancée de maintenir des actions en faveur des femmes, de leur autonomisation et consolider quelque part le développement tout en faisant en sorte que toute la population en bénéficie dans une démarche inclusive ».
Histoires de vie, témoignages
Mme Leïla Bâ, Capitaine à la Protection Civile
Mme Leïla Bâ a intégré le corps des officiers de la Protection Civile en 2000 sur concours. Après une formation de deux années à Alger, elle a été nommée dès son retour, Chef de service de la Coopération et des Relations Extérieures au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Mme Leïla Bâ est mariée et mère de 4 enfants. Elle trouve« excellente l’idée de la plateforme des compétences féminines, car cela démontre d’une part l’intérêt que les pouvoirs publics accordent aux femmes et d’autre part la reconnaissance explicite de leurs talents et compétences ».
Hindou Mohamed Laghdaf, Officier de Police
Commissaire de la Brigade des Mineurs de Nouakchott Ouest depuis 2016, Hindou Mohamed Laghdaf qui a intégré le corps de la Police depuis 1991 comme Inspectrice, puis nommée Officier en 2005, est passée par plusieurs services et directions au niveau de la Direction Générale de la Sûreté Nationale.
C’est l’une des spécialistes des violences basées sur le genre (VBG) au sein de la police nationale, une habituée du monde inextricable de la délinquance juvénile et des conflits familiaux.
« L’idée de cette plateforme est formidable, car elle ouvre la voie aux démarches inclusives porteuses de transparence et d’équité dans le choix des compétences féminines ». Hindou Mohamed Laghdaf est mariée et mère de 3 enfants.
Concernant le contexte sanitaire actuel, elle souligne que « plusieurs activités de sensibilisation, d’aides et d’appuis ont été menées dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19 au niveau de plusieurs commissariats de police ».
Mme Sy Lalla Aïcha, militante et activiste des droits des femmes, membre du FONADH
« Je me réjouis de la création de cette plateforme car en réalité les femmes ont des compétences, mais ce n’est pas souvent vu et valorisé. Je pense que le fait de créer cet espace virtuel va rendre plus visible les actions des femmes, car leur talent existe et il ne leur manque qu’un cadre qui les réunit, leur permet de se connaître et permettre aussi aux institutions, nationales ou internationales, de pouvoir compter sur une base de données à même de leur permettre de planifier et de travailler avec les femmes. Autant également cette plateforme est un instrument qui contribue à préserver le droit des femmes ».
Cheikh Aïdara
Source : L’Authentique (Mauritanie)