C’est une étiquette qu’on lui colle souvent sur le mur de son combat, celle d’être une fabrication de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (2009-2019).
Le concerné, Biram DAH ABEID, député à l’Assemblée nationale mauritanienne, vient de contredire ces propos. Vendredi 19 Juin, lors d’une rencontre avec des journalistes de la presse mauritanienne locale, M. ABEID s’en est longuement défendu, en rétorquant que « ce sont des propos de personnes impuissantes qui n’ont pas pu exister».
Et d’ajouter : « ces personnes essaient de justifier leur impuissance et leur inexistence parce qu’elles n’ont pu avoir le courage, la virilité, le moral, l’abnégation et l’endurance de pouvoir affronter Aziz. Ces personnes se sont aplaties. En général, ce sont des gens qu’Aziz a aplatis en les humiliant. Ils ont eu peur. Il les a humiliés durant tout son règne. »
► « J’ai subi le plus la persécution sous AZIZ »
Selon BDA, ceux qui sont derrière ce dénigrement contre sa personne, ce sont « des gens qu’Aziz a achetés et qui sont devenus ses aboyeurs », avant de convoquer l’histoire pour balayer d’un revers de la main cette étiquette :
« Moi, je suis resté la personne et le mouvement qui ont le plus subi la persécution, depuis la naissance de la Mauritanie, c’est IRA et ses dirigeants. Tous les mouvements, avant nous, ont été arrêtés une fois pour se ranger ou pour aller à l’exil ou pour devenir magnanimes…Je pense que seuls les dirigeants de l’IRA sont rentrés, sortis en prison, sont rentrés et sortis, ils sont restés toujours sur les mêmes positions. »
Puis, à ceux qui ont la mémoire courte, BDA a rappelé ceci : « ces gens avaient dit, en 2014, que c’est Aziz qui nous a fabriqués, que nous avons eu 8% parce qu’eux n’étaient pas candidats, disant que c’est eux la vraie opposition et que moi, j’ai eu 8% parce qu’Aziz m’a amené pour légitimer sa candidature. Ce qui est étonnant, il y’avait [à cette élection] Boydiel Ould Hoummeid et Ibrahima Moctar Sarr…qui sont de grands hommes aussi. Ils ont été librement candidats avec Aziz en 2014. Donc, pourquoi eux, ils ne légitiment pas et moi, je légitime. Vous avez dit que je suis une caution pour les élections, c’est que je représente quelque chose à vos yeux, au moins, à vos yeux, vous qui avez dit que je représente une caution. »
BDA a aussi rappelé avoir obtenu en 2019 ses 18% à l’élection présidentielle alors qu’il n’avait pas avec lui « des hommes d’affaires, des gourous tribaux et religieux, des mouvements et partis politiques coalisés », contrairement à Ould Maouloud, Kane Hamidou Baba, Ould Boubacar et Mohamed Cheikh El Ghazouani « qui sont libres, qui ne sont pas diabolisés, qui ont de l’argent ».
► « Personne ne m’a soutenu en 2014 et 2019 »
« Moi, personne ne m’a soutenu, à part ceux qui sont fabriqués par le militantisme. Les coalitions des partis d’opposition, j’ai mis mon pied sur eux dans les élections chez eux, dans leurs propres fiefs. Ghazouani, je l’ai battu là où le pouvoir n’a jamais été battu. Eywa, pour les prochaines élections, qu’est-ce qu’ils vont dire ? ».
En attendant…, BDA a annoncé qu’il sera candidat en 2024 à l’élection présidentielle, « et nous serons candidats aux élections législatives, régionales, municipales pour faire mordre la poussière au pouvoir de Ghazouani ».
« L’alternance, c’est nous qui pouvons la faire contre les militaires, c’est nous qui pouvons battre les militaires et les militaires le savent. Les militaires interdisent celui qui les gêne. Les militaires savent leur opposant. Aziz sait son opposant qu’il met en prison, qu’il prive de son salaire, qu’il prive de sa fonction… », a encore dit le président d’IRA-Mauritanie et député à l’Assemblée nationale, Biram Dah ABEID qui est de retour en Mauritanie après 5 mois d’absence.
Par Babacar BAYE NDIAYE, pour Cridem