Les tenants de la pensée unique arabe sont les responsables de l’élimination des négro-africains en Mauritanie

Les tenants de la pensée unique arabe sont les responsables de l’élimination des négro-africains en MauritanieLorsque les officiers de l’armée mauritanienne se sont emparés du pouvoir de Maître Mokhtar Ould Daddah le 10 juillet 1978, la raison avancée pour justifier ce coup d’état était de mettre fin à la guerre du Sahara.

Mais l’objectif inavoué des initiateurs du coup d’état était de faire de la Mauritanie, pays peuplé de berbères Sanhadja se faisant improprement appeler maures, de peuls, de soninké, de haratine, de wolof et bambara, un pays arabe comme les pays du Maghreb se considérant comme arabes mais dont les populations sont majoritairement des berbères.

Pour atteindre leur objectif, ils ont aussitôt créé une organisation appelée l’Avant-garde civilo-militaire. Cette structure était composée d’idéologues civils et militaires, constituant une minorité de la composante berbère Sanhadja qui se sont imposés au peuple mauritanien par la force des armes et se relaient au pouvoir jusqu’à nos jours.

Ils ont importé de l’Iraq la pensée unique arabe. Les éléments de l’avant-garde civilo-militaire se considérant comme arabes, la pense unique arabe a pour objet de faire des populations non arabes, c’est-à-dire soninké, peul, wolof et bambara des arabes. En cas de refus de la part de ces communautés les combattre de la manière suivante : 1/3 est expulsé hors du pays, 1/3 exterminé et le 1/3 est dépossédé de ses moyens de subsistance (salaires, maisons, terres de culture et autres) et devient pauvre et anéanti c’est cette politique qui a été appliquée lors des événements tragiques de années 89-90-91.

L’avant-garde civilo-militaire a placé ses éléments chargés d’appliquer leur politique d’arabisation, et d’éliminer des composantes négro-mauritaniennes dans tous les points stratégiques de l’état.

Ainsi, les services des examens, la Direction de la fonction publique, la commission nationale des concours, la Télévision, la Radio Mauritanie ont été tous confiés à des personnes ayant adhéré à leur idéologie.

Le service des examens de tous les échelons de l’enseignement était chargé de filtrer et d’éliminer les négros-Mauritaniens admis, aux différents examens et concours. La Direction de la fonction publique était quant à elle chargée de précipiter le départ à la retraite de tous les cadres négros-mauritaniens. Les programmes de la télévision étaient dominés par ceux de la composante berbère Sanhadja (Maure).

C’est l’avant-garde civilo-militaire qui a dirigé le pays depuis le 10 juillet 1978 à nos jours. Tous les présidents qui se sont succédés au pouvoir ont gouverné sous la direction de cet avant-garde en appliquant la politique de la pensée unique arabe à l’exception de cinq d’entre eux. Il s’agit des présidents : Moustapha Ould Med Saleck, Ahmed Ould Bousseif, Mohamed Mahmoud Ahmed Louly, Mohamed Khouna ould Haïdala, Sidi Ould Cheikh Abdallah.

Ely Ould Mohamed Vall était chargé de la transition, pour préparer les conditions d’un retour à un pouvoir civil et ne pouvait en aucun cas adhérer à une telle théorie. Tous les postes de responsabilité au plan régional, départemental ainsi qu’au niveau de l’administration générale des forces armées et de sécurité sont confiés à des personnes qui adhèrent à la politique de la pensée unique arabe et acceptent de l’appliquer dans leur domaine de compétence.

Le président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya lui aussi avait au début refusé d’appliquer la politique de la pensée unique arabe. Pour l’amener à adhérer à leur politique, les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont poussé les militaires négro-mauritaniens à faire un coup d’état contre lui sans que ces derniers ne s’en rendent compte. Le coup d’état de 1987 ayant donc échoué, Maaouya a fait exécuter 3 des auteurs du coup d’état.

Pour les éléments de l’avant-garde, le président Maaouya devait profiter de cette occasion pour exterminer tous les militaires et civils négro-mauritaniens du pays – Maaouya n’ayant pas fait ce qu’ils voulaient, ces derniers se sont retournés contre lui, en organisant à leur tour un coup d’état en 1988 pour réaliser leur souhait, mais ce coup d’état a lui aussi échoué.

A cette occasion, Maaouya, n’a exécuté aucun élément des auteurs du coup d’état, mais radié des forces armées et de sécurité 400 officiers, sous-officiers et hommes de troupes tous de la composante berbère Sanhadja. Le coup d’état des militaires négros-mauritaniens de 1987 ayant convaincu Maaouya pour l’application de la politique de la pensée unique arabe, les éléments de l’Avant-garde se sont organisés pour préparer les événements des années 1989,90-91.

Evénements au cour desquels, les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont mis en application leur théorie en expulsant 1/3 de la population négro-mauritanienne vers le Sénégal et le Mali, exterminant 1/3 et le 1/3 restant réduit au néant. Seuls Maaouya et Mohamed Ould Abdel Aziz ont accepté d’appliquer aux négros-mauritaniens la politique de la pensée unique arabe parce qu’ils tenaient à rester au pouvoir. Ce qui justifie leur durée au pouvoir. Tous les autres présidents qui ont refusé ont été demis de leur fonction.

Si les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont pu contrôler et imposer leur politique aux différents régimes, c’est parce qu’ils tiraient leur force de l’appui qu’ils recevaient des régimes d’où ils ont importé la pense unique arabe, avant que ces derniers ne tombent en disgrâce. A partir de l’année 2017, quand ces régimes ont connu des difficultés, pour ne pas dire tombés en déliquescence, les éléments de l’avant-garde durement affaiblis, le président Mohamed Ould Abdel Aziz enfin de règne a commencé à les combattre. Il y a eu donc divorce entre lui et l’avant-garde civilo-militaire. Les points de divorce que j’ai constatés sont les suivants :

1. Les articles de l’un de leurs membres influents pour ne pas dire leur chef critiquait le régime du président Aziz.

2. Le fait que le parti Sawab ait parrainé la candidature de Monsieur Birame Ould Dah Ould Abeid qu’ils considèrent comme un ennemi du président Aziz.

3. La mise en place des commissions départementales, communales de recensement des populations.

4. La marche organisée et dirigée par le président Aziz le 9 janvier 2019 contre le racisme et le discours violent.

5. Le fait de débaptiser l’avenue Gamal Abdel Nasser quand on sait ce que représente le président Nasser pour le monde arabe et le continent africain.

6. Le soutien apporté par les éléments de l’avant-garde à Monsieur Sidi Mohamed Ould Boubacar contre le candidat de Monsieur Abdel Aziz lors des élections présidentielles de juin 2019.

Ce sont ces points que mon analyse de la situation politique du pays m’a amené à considérer comme des points de divorce entre Mohamed Ould Abdel Aziz et ses complices d’hier. Il reste à les confirmer ou à les infirmer.

Je dirai aux membres de l’Avant-garde civilo-militaire qu’Allah nous a enseigné, et l’histoire passée et présente nous l’a prouvé que les hommes qui se considèrent supérieurs à d’autres communautés comme c’est leur cas, soit par leur naissance, ou leur puissance financière où militaire, finiront toujours par s’autodétruire ou à être détruits – les exemples des hébreux (peuple élu), d’Hitler, du Rwanda dans le passé et ceux de l’Iraq, de Syrie, de la Libye, du Yemen, de l’Egypte, de la Tunisie, du Soudan et de l’Algérie aujourd’hui en sont une preuve éclatante. Ces exemples sont à méditer.

Toute cette histoire, désormais appartient au passé de notre pays. Tournons nous maintenant vers l’avenir.

Nous espérons et souhaitons qu’avec l’arrivée du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au pouvoir, ce sera l’occasion pour lui de rompre et de tourner de façon définitive cette page douloureuse et sombre de l’histoire notre pays.

Si le président Mohamed Cheikh El Ghazouani arrive à se libérer du contrôle de son régime par les éléments de l’avant-garde civilo-militaire comme l’a commencé le président Mohamed Ould Abdel Aziz et qu’il instaure une politique de justice et d’égalité entre les composantes de notre pays, il réconciliera le peuple mauritanien. Je suis convaincu que si nos potentialités économiques que sont le poisson, le cheptel, le fer, le cuivre, l’Or, la bauxite, le gypse, le pétrole, le gaz, l’agriculture, le sable, le soleil, les dattes, les marbres, etc. sont exploités judicieusement et distribuées de manière juste et égalitaire aux 3.500.000 citoyens, chaque famille pourra être logée, nourrie, soignée, éduquée, et bénéficier de l’eau et de l’électricité gratuitement.

Si par contre nous continuions sur la même lancée, l’homme qui arrive au pouvoir avec sa famille et ses alliés une minorité ne représentant même pas 10% de la population se partagent les 90% de ces richesses, ne laissant au 90% de la population que les 10% de ces richesses je crains que cela ne conduise à terme notre pays vers une guerre civile.

Qu’Allah protège notre chère Mauritanie (Amine)

Oiga Abdoulaye

 

Source : L’Authentique (Mauritanie)