Depuis la soirée de dimanche, la ville de Nouakchott est fermée au monde extérieur. La décision a été prise par la commission ministérielle chargée de lutter contre le covid 19 après la recrudescence du covid -19 consacrée par la découverte de près de 50 cas en 72 heures !
Nouakchott, la plus grande agglomération du pays, est désormais comparable à une grande prison limitée à se seuls occupants.
Décision a été prise en urgence dimanche par la Commission ministérielle chargée du covid 19 de la fermer entièrement au monde extérieur et de mettre sous confinement l’ensemble de ses populations. Pour circonscrire la propagation du virus et maintenir le contrôle de la pandémie, instructions ont été données aux ministères de la défense nationale et de l’intérieur de veiller à empêcher tout mouvement de personnes au départ de la ville ou vers elle.
Avec 17 cas mercredi et vendredi, 11 samedi et 22, dimanche, le pire était à craindre pour une capitale au bord de l’hécatombe. Situation d’avance prévisible du fait de l’indiscipline caractérisée des Nouakchottois, qui se sont entêtés à garder leurs anciennes habitudes comportementales malgré le covid 19. En mars dernier, dans le cadre de la riposte contre le virus, les autorités avaient pourtant pris la décision de boucler la capitale en même temps que d’empêcher le déplacement entre les wilayas de l’intérieur.
Dans les faits, rien ne s’y fait, des laisser- passer de sortie ou d’entrée en ville étaient délivrés à tout bout de champ par les Autorités, la ville continuait à accueillir des camions de marchandises – transportant souvent des clandestins- du Maroc, du Sénégal et du Mali (trois des pays les plus fortement atteints par le covid-19 en Afrique) et les voyageurs anonymes parvenaient à traverser les checks points, en cas de blocage, les contournaient,. Surtout à partir du 22 avril dernier quand les Autorités annonçaient que la pandémie était entièrement circonscrite dans la capitale.
Au plan interne, la majeure partie des populations n’a jamais cru à l’épidémie et s’abstenait d’appliquer les mesures barrières, n’accordant la moindre importance, voire riant sous cape à l’intense campagne de sensibilisation menée à propos par les pouvoirs publics et les Ongs.
Résultat : Nouakchott est sommée, dans l’urgence, de vivre en autarcie. Pour combien de temps ? En a-t-elle été préparée, socialement, et économiquement ?
MOM
Source : L’Authentique (Mauritanie)