Le Conseil des ministres a examiné et approuvé mercredi, 06 mai un projet de loi relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Ce projet de loi constitue une réponse aux centaines de manifestations des mauritaniennes exigeant la criminalisation du viol et violences faites aux femmes et aux filles qui montent en flèche depuis des décennies dans le pays. Cependant, selon le communiqué sanctionnant la réunion hebdomadaire, le présent projet de loi est une législation d’ensemble qui constitue le fondement nécessaire d’une reposte globale et efficace contre les violences faites aux femmes et aux filles.
La loi est composée de 55 articles dont son premier chapitre s’articule sur la sensibilisation et la prévention, tandis que le second détaille des dispositions punitives et des mesures de protection des femmes et des filles contre la violence et toutes autres violations.
Ledit projet de loi devra contribuer à éliminer les idées reçues et les mentalités discriminatoires à l’égard des femmes et à rendre obligatoire des activités de recherche et le développement d’un savoir nécessaire pour appuyer le développement des principes d’action dans ce domaine.
Cette loi vise à renforcer la protection et d’en finir avec les féminicides et de toutes sortes de violences et souffrances faites aux femmes et que les auteurs soient punis conformément à la loi.
Cette décision historique en faveur des droits de l’Homme a été saluée par certains militants des droits humains mauritaniens, qui félicitent le gouvernement pour cette avancée dans son action pour renforcer l’Etat de droit en Mauritanie.
Tout en espérant que cette loi améliorera la vie des mauritaniennes en proposant des mesures judiciaires, sanitaires et sociales portant sur l’aide des victimes de cette pratique et qu’elle assurera pleinement son rôle afin que le crime soit puni.
Les militants exigent que cette loi puisse aider les femmes ou filles victimes à faire appel devant les tribunaux compétents et assure le suivi jusqu’à les phases finales.
Le gouvernement indique que cette loi devra t permettre de renforcer les efforts des pouvoirs publics en matière de lutte contre ces pratiques contraires aux droits humains, aux valeurs civilisationnelles et aux préceptes de la e sainte religion.
A noter qu’au temps de l’ancien président Ould Abdel Aziz, les députés ont rejeté à deux reprises un projet de loi prévoyant notamment l’aggravation des peines pour viol, la pénalisation du harcèlement sexuel et la création de chambres spécifiques dans les tribunaux pour les affaires de violences sexuelles.
Les députés ont rejeté la loi, malgré que le texte ait été élaboré par des associations de la société civile, des oulémas et des juristes sur la base de la charia, qui est la source du droit en République islamique de Mauritanie.
Par Diarry Ndiaye Ba
Source : Senalioune