Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que la logique macroéconomique de la politique monétaire émane de l’analyse de ses effets sur l’économie à partir de l’étude de ses mécanismes de transmission. Ainsi, les décisions de la Banque Centrale affectent d’une part l’évolution de l’activité économique du pays et influent d’autre part sur la variation des prix à moyen terme.
C’est dans cette optique, que la plus haute autorité monétaire du pays a décidé de lancer de façon anticipée un ensemble de mesures préventives pour épargner l’économie nationale d’un éventuel choc dû à une récession économique mondiale qui pointe à l’horizon.
En effet, la Banque Centrale de Mauritanie a procédé, via « le canal de transmission des taux d’intérêt», à une baisse généralisée des taux d’intérêts, qui sont les stimulateurs de la consommation et de l’investissement. En raison de la relative rigidité des prix à court terme, cette hausse de la demande globale donnera lieu à une expansion de l’activité économique.
Par ailleurs afin d’éviter un dysfonctionnement du marché interbancaire, la BCM a procédé via, le « canal du crédit bancaire», à l’élargissement des mécanismes de refinancement au profit des banques commerciales. Cette mesure d’envergure permettra aux établissements bancaires d’augmenter leurs ressources afin d’accroître les crédits distribués avec des taux d’intérêt relativement bas. Les entreprises et les ménages seront alors moins exposés aux difficultés de financer leurs dépenses, ce qui stimulera la demande globale, tout en accélérant la croissance.
En outre, il est d’une grande importance, de faire le point sur l’instauration des contrats SWAP devises qui seront échangés contre notre devise nationale, l’Ouguiya, à un taux d’intérêt nul (0%). Ce mécanisme d’échange permettra l’acquisition des contrats d’échanges à terme grâce à une garantie en monnaie nationale. Ces SWAP devises permettront donc à nos importateurs des matières de première nécessité (denrées alimentaires, produits médicaux…etc.) de se couvrir contre le risque de change dans une période de crise comme celle-ci.
Conséquemment, l’action de la banque centrale de Mauritanie qui se traduit par toutes ces mesures d’assouplissements monétaires mènera à :
– Une hausse de la demande globale par le canal des taux d’intérêt et celui du crédit bancaire.
-Une stimulation de l’activité économique tout en baissant les prix à l’instar des autres mécanismes de transmission.
– Une couverture du risque de variation à travers un gel du déposit en Ouguiyas sur les produits de première nécessité durant deux mois, afin d’encourager les importateurs nationaux à accélérer l’approvisionnement du pays, sans être entravés, tout en leurs facilitant l’octroi des contrats d’échanges de devises étrangères à terme pour finaliser leurs opérations et transactions internationales.
Mohamed Ould EL KHALEF