La CLTM suit avec beaucoup d’intérêts le recrutement de 5000 enseignants pour combler le déficit criant constaté dans l’Education nationale, secteur clé où repose l’avenir de la jeunesse par voie de conséquence du pays.
Il est constant que le recrutement conventionnel d’un travailleur que cela soit dans le secteur public, parapublic ou privé a des règles que tout employeur est tenu de respecter pour rester dans la légalité.
Or, selon les informations recueillies, il s’avère que le recrutement des 5 000 enseignants seront liés à l’Etat par des contrats de prestations de service en violation de toutes les dispositions légales, conventionnelles, codifiées et règlementaires.
Cette forme de recrutement, que la CLTM dénonce vigoureusement, piétine les règles juridiques et met en péril les droits des travailleurs entre autres : couverture sociale, retraite, avancement etc…
C’est de la sous-traitance déguisée en location de la main d’œuvre qui elle aussi constitue une autre forme illégale d’exploitation de l’homme compromettant ainsi les intérêts des travailleurs.
La CLTM estime que l’Etat doit revoir le système éducatif avec une politique préventive des besoins afin de manière effective d’absorber le chômage en procédant à un enseignement de qualité à même de répondre aux préoccupations du moment par des options cohérentes et respectueuses des règles de droits afin que ces travailleurs jouissent d’un salaire décent, d’un contrat de travail conformément aux dispositions du code du travail et de la convention collective générale au lieu d’un contrat de prestations.
Sauf l’option la plus normative notamment qu’ils soient recrutés comme des fonctionnaires en remplissant les conditionnalités qu’exige cet état, à défaut des contrats de travail à durée indéterminée qui garantissent un emploi décent, stable et honorable avec, au préalable, une période d’essai réglementaire.
Par ailleurs, le salaire forfaitaire proposé de 5 000 MRU soit 118 Euros est en droit illégal et de surcroît insignifiant par rapport à la cherté de la vie et de l’importance du secteur « transmission du savoir » d’autant plus qu’ils ne bénéficient d’aucun avantage et n’auront comme voie de recours que le Tribunal de commerce ; ce qui est absurde et insensé.
Ces travailleurs doivent être régis soit par le statut des fonctionnaires, des agents auxiliaires de l’Etat avec des fiches budgétaires une fois qu’ils seront confirmés sur leur poste respectif, ou par le code du travail en jouissant des droits que leur confer leur statut.
La CLTM considère que recruter des milliers d’enseignants, dans un secteur aussi vital et sensible, qui sont males formées, males outillées et très mal rémunérées n’est pas la bonne option et invite le Pouvoir à revoir soigneusement cette question complexe pour aboutir à des solutions justes et durables pour l’intérêt du pays.
SAMORY OULD BEYE
Source : CLTM