Son sort est désormais scellé : Requiem pour l’UPR ?

Le sort de l’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle, interroge ses  responsables politiques et les observateurs de la place. On se demande même si les dernières réunions organisées çà et là,  par divers soutiens d’Ould Ghazwani, ne chantent pas le requiem de ce parti.  Depuis que l’ancien chef d’état-major général des armées a été élu, le 22 Juin dernier, à la tête du pays, nombre d’initiatives qui ont appuyé sa candidature ne cessent de s’agiter, en vue d’occuper bonne place auprès du nouvel soleil des indépendances, et multiplient les rencontres. Dernière en date, semble-t-il, mercredi dernier. De l’avis de certains participants, il ne s’agit pas, « pour le moment », de fonder un nouveau parti politique mais de lancer la réflexion sur la meilleure façon d’accompagner le président Ghazwani, dans la mise en œuvre de son programme électoral. Une réflexion ouverte, nous confie l’un des initiateurs de la démarche, « à tous les Mauritaniens d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur obédience politique. L’essentiel est d’apporter, dans un premier temps, sa contribution aux solutions des différents problèmes du pays. » Et notre source d’énumérer : l’unité nationale et la cohésion sociale, la gestion des affaires, la justice, le renforcement de la démocratie…  Autant de préoccupations des Mauritaniens, relevées dans les  programmes de campagne des candidats à la dernière présidentielle, susceptibles de constituer la trame du dialogue politique en gestation. Une préparation avant l’heure ?

 

Marges de manœuvre de plus en plus réduites

Ces agitations présagent, en tout cas, des repositionnements. Le nouveau Président ne semble pas déterminé à faire, de l’UPR, sa principale  force politique,  en dépit de la majorité de ce parti au Parlement, et  ses nombreux soutiens le pressent, même, à s’en débarrasser, l’estimant coquille désormais « vide », peinant à tenir son congrès, malgré les annonces de certains de ces cadres, plus occupés, au demeurant, à rentrer dans les grâces du nouveau Raïs qu’à implorer l’ancien de revenir au pays pour sortir le parti de sa léthargie actuelle. A cet égard, le silence d’Ould Abdel Aziz ne plaide guère en faveur de l’UPR. Ceux qui avaient, un peu vite, annoncé qu’il allait prendre la tête du parti, après son  désormais hypothétique congrès, commencent à déchanter, pressentant que leur mentor à la tête du parti pourrait conduire à une espèce de « cohabitation à haut risque », comme deux caïmans dans un même marigot.

Incertitudes et risques, d’une part ; empressement de ses divers soutiens, d’autre part : mesurant bien les capacités d’appui mais, aussi, de nuisance des uns et des autres, le président Ghazwani doit trouver comment satisfaire les différents segments de son pouvoir. La main tendue à l’opposition devrait lui permettre d’apaiser la tension post-électorale, tout en contenant la pression de ses soutiens à fonder un nouveau parti, remake d’ADIL en place du PRDS. En bref, gérer au mieux la frilosité de notre classe politique. Ceux qui rongeaient leurs freins, depuis plus d’une décennie, réclament leur part de gâteau ; ceux qui le dégustaient, durant le règne d’Ould Abdel Aziz, ne sont guère enclins à accepter cette politique de l’« ôte-toi d’là que j’m’y mette.» Le nouveau président se doit donc de bien manœuvrer et l’UPR risque fort d’en faire les frais… à moins d’oser se confronter au boss. Fronde du bataillon civil des députés réputés acquis au pouvoir ? Celle contre Sidioca était aiguillonnée par plusieurs généraux, dont l’actuel chef de l’Etat… On semble très loin d’une telle conjoncture et l’UPR se ferait très certainement le plus radical des harakiri, en la croyant d’actualité…

DL

Source: Le Calame