Il s’y ajoute que Mohamed Ould Ghazwani, alors candidat à la présidentielle, n’avait pas voulu s’embarrasser du principal parti de la majorité présidentielle qui tergiversait quelque peu, pour sa part, avant de finir par se positionner clairement derrière le général-candidat.
Mais la composition, par ce dernier, de son directoire de campagne – essentiellement des personnalités peu ancrées à l’UPR – tiédit beaucoup les ardeurs des caciques du parti et peu d’observateurs misaient sur l’avenir de l’UPR.
Les congrès et campagnes d’implantation du parti ont toujours été des foires d’empoigne. L’assemblée organisée le 2 Mars dernier n’a réussi qu’à mettre en place une commission de suivi des affaires courantes. Acte 3 de la litanie des déceptions, la formation du nouveau gouvernement où l’UPR ne décroche que cinq ministères sur la trentaine des postes pourvus.
Et, tenez-vous bien, sans rien pour le président de la commission de suivi du parti, pourtant réputé très proche du nouveau locataire du Palais gris.
Malaise, malaise… Grogne sensible, même, variablement calmée par un dîner et autres audiences des députés et fédéraux, avec le raïs ; suivis d’une sortie remarquée du président du groupe parlementaire de l’UPR, à la veille de la déclaration de politique générale du gouvernement. Les choses semblent rentrer dans l’ordre…jusqu’à quand ?
Hypothèses, méandres, fluctuations…
Autre facteur qui ne plaide guère en faveur de l’UPR : la volonté de certains soutiens du nouveau Président de se constituer en parti politique, avec précisément l’objectif d’éloigner celui-là de celui-ci ; occuper le meilleur terrain et bénéficier des dividendes de leur soutien. Ils s’agitent beaucoup, ces derniers temps, multipliant les rencontres.
Ghazwani succombera-t-il à leurs sirènes ? Suivant ainsi l’exemple de Sidi ould Cheikh Abdallahi qui avait fini, après son élection où s’étaient fort distingués ceux qu’on avait appelé, à l’époque, les « indépendants », tous transfuges du PRDS, par fonder, avec eux, son propre parti ADIL ?
Un tel cas de figure verrait certainement le nouveau parti siphonner dans le réservoir de l’UPR… à moins qu’Ould Abdel Aziz décide de venir à sa rescousse, en acceptant de prendre la direction de « son » parti, comme ne manqueront certainement pas de le supplier quelques-uns de ses inconditionnels, fermement convaincus de ce que l’ancien président continue, depuis son exil, à tirer les ficelles du pouvoir.
N’avait-il pas laissé entendre, en diverses sorties médiatiques, qu’il pourrait bien se positionner, pourquoi pas, en vue de la présidentielle 2024. Mais le moins qu’on puisse, à cet égard, est qu’on en pas encore là.
Voilà dans quel ce contexte le congrès général de l’UPR doit évoluer. Une occasion de s’assainir, se débarrasser de nombreuses brebis galeuses et opportunistes de tout acabit qui pullulent en notre arène politique ? Il lui faut, en tout cas, se préparer aux prochaines échéances électorales. On ne l’apprendra certainement pas aux vieux routiers de notre scène nationale.
Le président Boydiel n’a pas dissous son parti pour rien dans l’UPR. Fin calculateur, il pourrait contribuer à hisser celui-ci à la place qu’il faut, au sein de la majorité présidentielle… et, pourquoi pas, en prendre la direction, au sortir du congrès.
Après le départ d’un haratine de la Primature et du perchoir de l’Assemblée nationale, le pouvoir serait bien avisé de penser discrimination positive : l’unité nationale est sortie fortement ébranlée de la dernière présidentielle…
DL
Source : Le Calame (Mauritanie)