L’avocat maître Ide Ould Mbareck, par ailleurs député à l’Assemblée nationale mauritanienne a dénoncé « la présence quasi inexistante » de la femme dans le secteur judiciaire mauritanien.
« Il n’y a que trois femmes parmi les 309 juges du pays. Et elles ne dépassent pas les 5 parmi les 379 avocats », a révélé l’avocat, lors d’un Atelier Débat sur la participation de la femme dans l’organisation de la Justice, vendredi à Nouakchott.
« Pourtant, il n’existe pas de restrictions religieuses claires ou de textes juridiques interdisant l’implication de la femme dans l’organisation de la Justice », a noté l’avocat qui reconnaît toutefois que le système éducatif en rapport avec la Justice laisse les femmes en rade.
Intervenant au débat, l’avocate Aïchettou Mint Ahemd a expliqué la situation par «les pesanteurs sociales, le manque de volonté et par l’absence de confiance en soi qui font que la femme est absente du domaine judiciaire».
Un autre facteur entravant est celui de la culture. « Nous sommes dans une société patriarcale qui renvoie la femme à la périphérie du système judiciaire », a indiqué, pour sa part, l’universitaire Sow Abdoulaye qui propose comme première solution « l’introduction de la notion d’égalité dans le Système éducatif ».
L’Atelier-Débat a été organisé par l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, après une étude globale, sous le financement de la Coopération espagnole et les Services de Coopération Française et de l’Action culturelle de l’Ambassade de France en Mauritanie.