Le compte à rebours pour la campagne électorale va démarrer dans quarante huit heures. Les 6 candidats auront deux semaines pour convaincre les citoyens de voter en faveur de leur programme électoral. Suivant des moyens et modes d’action différents. Certains se contenteront de pédagogie, d’autres, de critiques acerbes tandis que d’autres useront d’intimidation et de promesses mirobolantes. Nous en avons eu l’avant-goût pendant la précampagne avec des éléments de langage tirés des programmes de campagne.
Au vu de ces éléments, le moins que l’on puisse dire est que les candidats de l’opposition n’ont pas été suffisamment agressifs ; ils se sont contentés de conférence de presse communes très timides et de déclarations individuelles pas assez vigoureuses à l’égard du candidat du pouvoir et son principal soutien, l’actuel président de la République. Certains ont été peu clairs dans leurs sorties médiatiques. En effet, il y a matière à critiquer, et à critiquer objectivement. A défaut de s’entendre sur un candidat unique, ceux de l’opposition en course auraient pu organiser des actions de masse pour faire pression sur le pouvoir, pour l’amener à accepter la réorganisation de la CENI, à empêcher ou limiter l’usage des moyens et administration de l’état, à installer plus de bureaux de votes en faveur de nos compatriotes de la diaspora.
Et aujourd’hui, même si Ould Abdel Aziz n’est pas candidat, il demeure, n’en déplaise à nombre de mauritaniens, l’artisan de tout ce qui pourrait se faire durant la campagne et pendant le scrutin du 22 juin. La division de l’opposition et ses agendas divergents n’auront servi qu’à renforcer le camp du pouvoir. Certains candidats pourraient peut-être tirer leur épingle du jeu, tandis que d’autres se feront très certainement laminer. Ils n’auront que leurs yeux pour pleurer ou leurs plumes pour protester, oubliant qu’ils ont contribué, comme toujours à cautionner ce qu’ils qualifieront de «mascarade ». Et la démocratie mauritanienne dans tout cela ?
Source : Le calame