La population de Bir Moghrein connaît une situation difficile depuis le début de la crise de l’électricité dans la Moughataa, il y a près de dix jours. Ses habitants vivent un véritable calvaire : l’obscurité totale la nuit, une très forte chaleur le jour et la soif due à la panne de la station de dessalement et des pompes à eau en raison du manque d’électricité. Malgré la présence d’une équipe technique venue le deuxième jour de la crise, la panne n’a pas encore été surmontée, ce qui a causé l’avarie de grandes quantités de viandes, de légumes, de boissons et de jus de fruits. En outre, la panne électrique et le rétablissement anarchique du courant ont grillé nombre des machines, notamment les réfrigérateurs. Une situation qui risque de provoquer l’exode des populations. Plusieurs citoyens commencent à envisager de quitter leur terre natale qu’ils aiment plus que tout à cause de la soif qui les menace aujourd’hui. Il est navrant de constater que l’Etat n’a pas pris les mesures nécessaires pour éviter une véritable catastrophe. En effet, les citoyens s’attendaient à ce qu’il leur envoyât des citernes pour faire venir l’eau de Hassi Louqar et la stocker dans le réservoir construit à ses frais en 2014, sans pour autant limiter les crises de soif qui se sont succédé ces dernières années.
L’Etat oublie- t-il ses citoyens qui n’ont jamais abandonné ce coin de la patrie, enduré toutes les conditions difficiles dont la soif, la faim, l’enclavement et les guerres sans l’abandonner ? Pourtant, la société concernée n’a pas bougé le petit doigt, se limitant à envoyer des techniciens qui ont identifié la panne de l’ancien groupe électrogène obsolète. La pièce est arrivée ce dimanche, mais une fois installée, elle ne correspondait pas à la taille de la pièce défaillante et, malgré l’existence d’un groupe électrogène suffisant, selon les informations disponibles, pour couvrir les besoins de la ville et d’un autre de même taille et auquel il ne manque qu’un filtre à huile pour marcher normalement, le problème n’a toujours pas été réglé. Cela prouve, si besoin est, le manque d’intérêt manifeste de la Société Mauritanienne d’Electricité pour le problème. Peut- on croire que la vie des citoyens n’a pas de valeur à tel point que les responsables des affaires publiques ou que la SOMELEC soient incapables de fournir des pièces de rechange aux groupes électrogènes par lesquels on a vidé les poches des citoyens et détruit les économies des familles soumises à des impôts élevés. Si en plus le service fourni est médiocre, il y a de quoi désespérer. Tout cela se passe pourtant dans un pays qui regorge de ressources et dans la wilaya la mieux dotée en richesses minières