La question des «séquelles» de l’esclavage, officiellement aboli en 1981 en Mauritanie, constitue en particulier un sujet de tensions récurrent entre les autorités et les organisations de défense des droits humains, qui déplorent des survivances du phénomènes.
Les deux membres d’Amnesty, François Patuel, chercheur du bureau de l’organisation en Afrique de l’Ouest et Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne, respectivement de nationalité française et sénégalaise, ont été refoulés et renvoyés à Dakar le jour même, selon les intéressés et une source de sécurité mauritanienne.
Cette décision, «alors que plusieurs rendez-vous étaient confirmés avec des institutions nationales des droits de l’Homme est extrêmement préoccupante», a déclaré à l’AFP François Patuel. «Nous espérons qu’il s’agit d’un malentendu et continuons nos échanges avec les autorités mauritaniennes afin qu’elles nous autorisent l’accès au territoire dans les meilleurs délais», a-t-il ajouté.
«Ces dernières années, les autorités mauritaniennes ont fait preuve d’ouverture et ont reçu plusieurs délégations d’Amnesty International et d’experts des Nations unies en matière de droits humains», a-t-il souligné, les appelant à «continuer de faire preuve de transparence» à l’approche de l’élection présidentielle en juin.
Selon une source proche du gouvernement qui a requis l’anonymat, «Nouakchott refuse l’entrée sur son territoire à ces organisations dont les rapports sur le pays ont toujours été tendancieux, notamment en ce qui concerne l’esclavage».
«Au lieu de faire des rapports mettant en exergue les efforts du gouvernement qui dépense chaque année des dizaines de milliards d’ouguiyas (des centaines de millions d’euros, NDLR) pour la lutte contre la pauvreté et les séquelles de l’esclavage, ces ONG ne font que copier les rapports d’ONG locales extrémistes», a affirmé cette source.
Le Figaro avec AFP