Le Calame : Le projet de loi sur le » genre » rejeté deux fois par le Parlement suscite un vif débat. Son prochain examen par l’Assemblée nationale n’a pas manqué de susciter une espèce de surenchère. Qui ne veut pas ce texte ? Que lui reproche-t-on exactement ?
Mme Sektou Mohamed Vall : Tout d’abord, permettez-moi de vous présenter le contexte dans lequel s’inscrit cette nouvelle proposition de loi. Les violences faites aux femmes et aux filles ont atteint un niveau sans précédent dans notre pays. Le manque d’encadrement juridique est la cause de cette évolution exponentielle qui frappe toutes les couches sociales. Sans être exhaustives, les statistiques du Centre » Al-Wafa » de l’ONG AMSME illustrent l’ampleur du phénomène : entre 2002et 2022 (vingt ans donc) : 3605 cas ; entre 2020 et 2022 (deux ans seulement) : 1032 cas.
Ainsi, nous sommes aujourd’hui dans un moment décisif qui déterminera si nous voulons mettre tous ensemble fin à ce désordre et à l’impunité systématique de ses auteurs. Lire la suite