S’il est incontestable que le nomade maîtrise bien l’espace et en domine, hautement, les multiples vicissitudes, il l’est de même que le temps lui a toujours échappé et qu’il y a longtemps que les bédouins se sont résignés à traiter avec cette dimension de la vie comme un adversaire certes redoutable et imprévisible ( Ezzemenghaddar = le temps est imprévisible) mais facile à dompter.
Le poème Hassaniyya reflète bien la réserve, voire la méfiance avec lesquelles ils considèrent Ezzemen et qu’ils expriment, entre autres périphrases et tournures allusives, par une fière indifférence vis à vis des déterminations temporelles voire leur occultation pure et simple y compris dans la vie quotidienne – oh combien dominée par le temps pourtant ! Lire la suite