La préparation des présidentielles de 2019: Un travail de sous-marins où chacun retient son souffle

La préparation des présidentielles de 2019: Un travail de sous-marins où chacun retient son souffleUn chantier de taupes, où les tirs ‘amis’ ne se comptent plus et où chacun veut savoir ce que prépare l’autre pour mieux le désarçonner. Alors, on sonde, on teste, on promet, on provoque et on menace. Tantôt c’est l’UPR-officiel qui déclare, dans un élan de démocratie, que seul le candidat qui sera investi par le prochain congrès qui défendra ses couleurs aux Présidentielles.

Tantôt c’est l’autre UPR, dans un souci de discipline extrême, qui affirme que ‘le parti n’a qu’un seul candidat (et non un candidat et demi) et que ce candidat c’est celui qu’a déjà choisi le Président de la République’.

Deux sons de cloches, différents, qui en disent long sur l’état d’esprit et de la cohésion des troupes. En face, les partis de la majorité aiguisent leurs couteaux et prêtent leurs oreilles aux offres des autres candidats ‘hors système, même s’ils ne l’on quitté que récemment.

Dans le camp de l’opposition, où l’on semble prendre la chose avec plus de sérieux, et moins de précipitation, on met les bouchées doubles pour sortir un programme commun et un candidat consensuel. Pari particulièrement difficile à gagner dans une si large mosaïque de cultures et d’expériences politiques.

Une opposition qui compte arracher un accord préalable sur les conditions minimales de transparence et de traçabilité dans lesquelles devraient se dérouler la préparation et le suivi des élections. En attendant, elle devra montrer sa capacité à transcender les voix et déclarations de ceux qui tentent de la diviser, la morceler, pour n’en laisser qu’un symbole de légitimité des résultats des élections, dont l’UPR ferait une petite bouchée au premier round.

On le voit, entre un système, qui détient le pouvoir et qui a la capacité de le reconquérir, en cas de besoin, avec un Président désigné d’avance, un programme qui se limite à lister les projets programmés au cours de la décennie qui s’achève, d’un côté, et une opposition qui est encore à la recherche et du programme et du Président, de l’autre côté, il est facile de prédire le gagnant. Sauf si, par miracle, les électeurs étaient libres de l’usage de leurs voix et si les urnes étaient libres de ne livrer que leur contenu.

Ahmed Ould Mohamed

Source : Adrar-Info (Mauritanie)