Mauritanie : 58 années ont passé et hélas !

Mauritanie : 58 années ont passé et hélas !Il y a 58 ans jour pour jour, le 28 novembre 1960, naissait la République Islamique de Mauritanie. Une date à laquelle, les mauritaniens ont commencé à savourer les délices de la liberté.

Depuis lors, la jeune nation a connu 5 présidents, allant du père de l’indépendance, Mokhtar Ould Dadah (1960-1978), en passant par Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005) et à l’actuel chef de l’état, Mohamed Ould Abdel Aziz (depuis 2008).

Ces hommes ont eu le privilège d’apporter leurs pierres à la construction de ce pays , qui regorge d’énormes potentialités en termes de ressources naturelles, gaz, pétrole, or, uranium et j’en passe.

Maintenant, la question fondamentale qui subsiste, est de savoir, est-ce le pays a connu des avancées significatives en termes de développement socio-économiques.

Les mauritaniens ont -ils suffisamment bénéficié des fruits de la croissance ?

Certains, diront « oui » dans la mesure où le revenu par tête d’habitant est passé de 107,92 dollars en 1960 à 1136,76 dollars en 2017, soit une progression d’environ 962%.

D’autres, par conte brandiront le niveau faible des taux de croissance économiques qui n’arrivent pas souvent à croitre au-dessous du taux de croissance démographique (2,32% par an), pour soutenir le contraire.

‎En tout ce qui est sûr, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les croissances (généralement moins de deux chiffres) enregistrées n’ont pas réduits significativement la pauvreté en Mauritanie.

Au contraire, ce phénomène commence à prendre de l’ampleur dans les coins les reculés du pays où l’on parle même de famine.

Le PIB continue de s’écrouler sous l’hystérie du marché des matières premières dont l’économie mauritanienne est fortement dépendante.

Une situation qui a pour effet majeur d’augmenter l’écart de revenus entre les ménages ruraux et les habitants des grandes villes d’exploitation minières notamment Zouerate et Nouadhibou.

En Grosso modo, la situation économique du pays n’est pas des meilleurs depuis l’indépendance et a pour conséquence une détérioration du niveau de vie des populations.

Sur ce, les autorités sont dans l’obligation d’appuyer sur les leviers nécessaires pour rendre la croissance beaucoup plus inclusive au grand bonheur des populations, déjà traumatisé par des discordes sociales.

Des assises s’imposent pour régler le problème de l’intégration nationale

La Mauritanie qui est confrontée depuis l’indépendance à un problème d’ identité communautaire notamment le phénomène de discrimination des noirs devra revoir sa copie pour préserver l’unité nationale .

A l’en croire à certains ONG notamment Amnesty internationale , la discrimination demeure toujours en Mauritanie , avec une minorité « Maures blancs » qui s’accaparent de l’essentielles des ressources au profit de la communauté noire (harratines , négro-africains ) souvent laissé en rade .

Selon les statistiques dévoilées en 2014, « seuls 5 des 95 sièges à l’Assemblée Nationale étaient occupés par des Harratines et un seul sénateur sur 56 appartenait à ce groupe.

De plus, 2 des 13 gouverneurs régionaux et 3 des 54 préfets départementaux sont Harratines ».

Une situation qui doit interpeller l’ensemble des mauritaniens dans leurs plus grandes diversités afin de préserver une paix et une stabilité sociale, garant d’une marche vers un avenir meilleur à savoir le développement socio-économique.

Ibrahima Junior Dia

Source : Les Mauritanies