POINT DE PRESSE A L’OCCASION DE LA JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC BIRAM DAH ABEID MILITANT ANTI-ESCLAVAGISTE DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE MEMBRE DU G5-SAHEL-ESCLAVAGISME

En ce jour 13 octobre 2018, l’Association Timidria se joigne à de nombreuses Organisations de Défense des Droits Humains et autres activistes de par le monde pour témoigner sa solidarité, toute sa solidarité au militant de la lutte anti-esclavagiste en la personne de Biram Dah Abeid à travers le point de presse dont la teneur suit :  

Pour rappel, Biram Dah Abeid est un activiste de la lutte anti-esclavagiste, citoyen averti et critique de la République Islamique de Mauritanie. Ce pays a proclamé son attachement aux valeurs et principes universels de la Démocratie et des Droits de l’Homme conformément aux conventions internationales qu’il a librement ratifié.
Cependant, la réalité de la Mauritanie montre sur le terrain un autre visage, celui d’un Etat où la Démocratie et les Droits de l’Homme sont systématiquement bafoués comme en témoigne la persistance de l’esclavage dans sa forme primitive. En témoigne le traitement inhumain et dégradant digne de l’apartheid auquel la communauté noire haratine et les autres groupes négro-africains sont victimes en Mauritanie. Ce traitement, Biram Dah Abeid, symbole de la lutte pour l’émancipation citoyenne et l’autonomisation des haratines à travers le mouvement ‘’Initiative pour la Résurgence de l’Abolition (IRA)’’ en est l’exemple palpable. Biram et ses camarades ont connu l’arbitraire, l’injustice, la prison et les menaces de toutes formes, mais convaincus que seule la lutte contre l’idéologie esclavagiste serait source d’épanouissement et de cohésion sociale pour une Mauritanie égalitaire et respectueuse des valeurs humaines.
La dernière preuve de cette persécution que nous dénonçons avec force est illustrée par l’arrestation nocturne du militant Biram pour diffamation sur plainte d’un journaliste instrumentalisé pour réaliser un reportage le stigmatisant, lui et ses militants d’IRA, en violation des règles élémentaires d’éthique de déontologie. Tout cela se passe à la veille des élections où Biram est candidat non seulement aux élections législatives mais aussi à l’élection présidentielle. Il est, ici, à rappeler que le Camarade Biram bien respecté et populaire dans le milieu du RESEAU ANTI-ESCLAVAGISTE Ouest -Africain dénommé le RESEAU G5-Sahel-Esclavagisme, était candidat lors de la dernière Election présidentielle mauritanienne où il était classé deuxième malgré l’organisation désastreuse de ce scrutin. Le harcèlement dont est victime Biram montre de manière flagrante et évidente le caractère purement politique de son incarcération depuis le 07/08/2018 par le régime policier et dictatorial de Mohamed Abdel-Aziz. Malgré le caractère frauduleux et non sincère de ce scrutin, et surtout la privation de sa liberté avant et pendant la campagne électorale, BIRAM est parvenu à être élu à partir de sa cellule de prison. Donc, il est aujourd’hui un parlementaire dont la liberté et l’immunité sont confisquées et à cause de son combat noble, il est traité comme un criminel et ses partisans, précisément de l’IRA sont sauvagement tabassés pour la moindre manifestation pacifique comme celle du  1er Octobre 2018.
Au regard de tout ce qui précède, l’Association Timidria est vivement préoccupée par la dégradation des droits humains en raison des violences, des exclusions et discriminations fondées sur la persistance encore du racisme et de l’esclavage en République Islamique de Mauritanie. C’est pourquoi l’Association Timidria :
1- Condamne avec la dernière énergie la séquestration et la discrimination dont est victime Biram Dah Abeid et les militants de IRA en Mauritanie ;
2- Apporte son soutien indéfectible et sa solidarité au camarade Biram Dah Abeid dans sa lutte pour l’émancipation de la communauté Haratine victime de racisme et d’esclavage en Mauritanie ;
3- Interpelle les autorités de la République Islamique de la Mauritanie, pays membre du G5 Sahel quant aux conséquences que pourrait avoir la culture à outrance de l’injustice dans un espace en proie à une insécurité grandissante et où les frustrations et les humiliations peuvent conduire à tout ;
4- Appelle la communauté internationale en particulier l’Organisation des Nations Unies à prendre les mesures qui s’imposent pour contraindre la Mauritanie au respect strict des conventions internationales auxquelles elle a librement souscrit notamment la déclaration universelle sur les droits de l’homme, la convention relative à l’abolition de l’esclavage, le pacte international sur les Droits Civils et politiques etc….
5- Demande la libération immédiate et sans condition du militant des droits humains Biram Dah Abeid, désormais député couvert par le principe de l’immunité parlementaire.
Signé : Le BEN/Timidria.
Organisation nigérienne anti-esclavagiste et de défense des droits humains.
Niamey, Niger, le 13 octobre 2018.