Des centaines de Mauritaniens de toutes origines sociales et politiques ont participé samedi soir à Nouakchott à trois marches en faveur des droits politiques, économiques et sociaux des Haratines, ces anciens esclaves et descendants d’esclaves, a-t-on constaté sur place.
Ces marches, organisées séparément sur fond de divergences, se sont tenues à l’occasion du quatrième anniversaire du lancement du « Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines ».
Ce document a été lancé par différentes organisations et personnalités indépendantes pour revendiquer la justice sociale pour cette couche de la société mauritanienne particulièrement marquée par son passé.
A cette occasion, les organisateurs ont appelé le gouvernement « à œuvrer pour mettre fin à l’injustice et à l’ignorance dont font l’objet les Haratines et d’autres couches sociales défavorisées et à cultiver la citoyenneté et l’égalité entre tous les Mauritaniens ».
« Nous voulons que les Mauritaniens, qu’ils soient arabes, noirs ou autres, puissent être appelés citoyens et accéder aux mêmes droits sans discrimination aucune », a souligné Boubacar Ould Messaoud, président de l’organisation SOS Esclaves.
La Mauritanie a promulgué ces dernières années des lois interdisant toute pratique esclavagiste, mais la question de l’esclavage et des inégalités qui en découlent reste encore « entière », selon les organisations membres du manifeste.
La thèse officielle défend que l’esclavage n’existe plus dans le pays et qu’il en reste des séquelles que le gouvernement combat à travers la mise en place de projets de développement ciblant les plus défavorisés.
A ce titre, la rapporteuse spéciale des Nations Unies chargée des formes modernes d’esclavage, Urmila Bhoola, a déclaré à l’issue d’une visite la semaine dernière en Mauritanie avoir été « très impressionnée par l’engagement du gouvernement » dans la mise en œuvre effective des recommandations qui avaient été formulées par ses prédécesseurs.
« J’ai pu remarquer », a-t-elle ajouté, « les grands progrès accomplis dans le domaine de la lutte contre l’esclavage et l’éradication de ses causes et conséquences », avant d’encourager la Mauritanie « à persévérer davantage dans ces efforts » et de continuer la mise en œuvre de la feuille de route élaborée conjointement en mars 2014 avec la Mauritanie « afin d’arriver à bon port ».
Source : Xinhua